En dépit des embûches, Huawei va continuer d'investir en France, un marché où il occupe toujours une place importante dans plusieurs domaines. Tel était le message plein d'optimisme de Weiliang Shi, le président de sa filiale française, à l'occasion du vingtième anniversaire de la présence de Huawei dans l'Hexagone, célébré le 15 février.
C'est peu dire que Huawei est dans une situation délicate en France. Depuis l'embargo américain mis en place en 2019 sur certaines technologies, les ventes de smartphones Huawei se sont effondrées en France et plus largement en Europe. Le fabricant chinois ne fait plus que de la figuration avec ses terminaux dépourvus des services Google et de la 5G.
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Son activité dans les télécoms bat également de l'aile depuis la loi qui complique l'installation de ses antennes 5G sur le territoire français. Si elles ne sont pas complètement bannies, les antennes Huawei nécessitent une autorisation de l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information, autorisation qui n'est pas donnée près de sites stratégiques, comme les bases militaires ou les zones industrielles.
Conséquence de ces obstacles, le chiffre d'affaires de Huawei France a reculé d'un tiers en deux ans, passant de 1,4 milliard d'euros en 2019 à 936 millions d'euros en 2021. Malgré cela, le fabricant chinois n'a pas du tout l'intention de plier bagage. Il compte sur d'autres activités, comme la fibre optique, le cloud, les objets connectés ou encore l'énergie pour rester un acteur important dans l'Hexagone. Sur le marché grand public, à défaut de pouvoir proposer des smartphones attrayants, il mise sur d'autres produits, notamment les moniteurs et les ordinateurs.
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En plus de ses six centres de recherche et développement, Huawei compte toujours bâtir une grande usine d'équipements réseau en France. La construction de cette usine située dans le Bas-Rhin devrait démarrer cette année. Huawei y produira des équipements 5G notamment destinés à l'Allemagne, où aucune loi ne vient entraver ses affaires. Selon le cabinet Strand Consult, le fabricant chinois fournit 59 % des infrastructures 5G en Allemagne, contre seulement 17 % en France.
Source : Le Monde