Dans un article récent, des chercheurs viennent d'annoncer avoir réussi à fabriquer un capteur photo très fin, avec une épaisseur de l'ordre d'un atome.
Les capteurs classiques (modernes) se basent sur le silicium, mais ce capteur de 900 pixels (oui, pixels, pas mégapixels) utilise du disulfure de molybdène, un composant parfois employé comme lubrifiant solide. Il est d'abord placé sur un substrat en saphir, avec une couche d'une épaisseur d'un seul atome, avant d'être récupéré et placé sur une surface en silicium préalablement câblée. Le capteur en question mesure donc 30 x 30 pixels (0,0009 mégapixel) et tient dans 0,09 cm².
Il ne va évidemment pas remplacer directement les modèles CMOS actuels, mais il possède quelques avantages, le premier étant donc son épaisseur très faible. Le second est un fonctionnement qui demande très peu d'énergie, et la possibilité d'ajuster finement et simplement le rapport signal/bruit du capteur en jouant sur les tensions appliquées aux éléments du capteur, alors que cette tâche nécessite de l'électronique dédiée dans un capteur CMOS.
Pour les objets connectés
En dehors de sa définition limitée, le capteur a pour le moment le défaut d'être très lent pour capturer une image : les auteurs expliquent que pour obtenir une image utilisable, le temps d'exposition est de l'ordre de la seconde par couleur. Il faut selon eux environ 2 secondes pour capter le bleu, et pratiquement 10 secondes pour le rouge. Par contre, les pixels réagissent très rapidement à un changement (100 nanosecondes). Il n'est donc pas adapté pour filmer, par exemple, ni même prendre une photo classique, mais pourrait trouver sa place comme capteur dans des objets connectés où la consommation est une contrainte forte. Et soyons francs, comme l'explique Ars Technica, le simple fait d'avoir un capteur d'une épaisseur d'un atome est une prouesse.