Avec la troisième génération de la technologie Gallery, E Ink en voit de toutes les couleurs. Cinquante-mille, pour être précis, douze fois plus que les précédentes technologies de l’entreprise américano-taïwanaise qui domine le marché de l’« encre électronique ». « Une avancée significative », assure le CEO Johnson Lee, qui promet une multiplication des liseuses en couleurs.
La technologie Gallery repose sur la plateforme ACeP, qui combine quatre particules primaires (cyan, magenta, jaune, et noir), à la manière des sous-pixels d’un écran LCD. Bien qu’elle soit capable de reproduire la gamme chromatique, elle restait cantonnée aux usages commerciaux, parce qu’il fallait une dizaine de secondes pour rafraichir l’affichage.
Les liseuses utilisaient plutôt la technologie Kaleido, qui place un filtre coloré au-dessus d’un écran monochrome. Les opérations sont nettement plus rapides, mais la définition de la trame colorée laisse à désirer (100 ppp), et les couleurs sont délavées. Si une poignée de fabricants ont adopté cette technologie, Amazon et Kobo s’en tiennent ostensiblement à l’écart.
Vivlio Color : test de la première liseuse en couleurs avec l’écran E Ink Kaleido
E Ink veut croire que cela changera avec la troisième génération de la technologie Gallery, qui peut rafraichir l’affichage en 1 500 ms lorsque la qualité est privilégiée, et même 500 ms lorsque la rapidité est privilégiée. La définition atteint 300 ppp, et la saturation des couleurs ne dépend pas de la luminosité, même si l’écran est flanqué d’un système d’éclairage ComfortGaze.
Cette technologie n’apportera rien aux fabricants de blocs-notes, comme ReMarkable ou Boox, qui misent sur la vitesse pour rivaliser avec des tablettes capables de rafraichir leur affichage en 16 ms. Elle pourrait toutefois changer les choses pour les fabricants de liseuses, qui voient le marché du livre numérique stagner, sauf dans le domaine plus coloré des mangas et des bandes dessinées.