Le reconditionnement connait déjà un bon succès en France, avec 2,2 millions de téléphones reconditionnés vendus l'an dernier, selon Kantar (pour un total de 20 millions de smartphones vendus). Dans le cadre de la lutte contre le gaspillage et l'obsolescence programmée, le gouvernement a l'intention de pousser encore davantage les feux sous cette activité. À commencer par une négociation avec l'Union européenne pour alléger la TVA sur les appareils reconditionnés.
Paris devrait trouver à Bruxelles une oreille amicale en vertu de la feuille de route européenne pour un pacte vert (lire : Lutte contre le gaspillage : « c’est le consommateur qui choisira, pas le fabricant ou le législateur »). Et cette baisse de la TVA aidera au développement d'une filière hexagonale qui est déjà particulièrement affûtée, et qui cherche à se développer partout en Europe.
Pour nourrir les chaînes de reconditionnement, les Français qui laissent dormir leurs vieux smartphones dans les tiroirs1 sont invités à les déposer dans les boutiques des opérateurs pour leur reconditionnement ou leur recyclage. Ces derniers vont mettre en place des points de collecte (on peut aussi se rendre dans un Apple Store pour déposer ses anciens appareils, peu importe la marque).
Autre mesure annoncée jeudi par le gouvernement : la Direction de la répression des fraudes (DGCCRF) va lancer une enquête sur les pratiques des fabricants de pièces détachées pour smartphones. Les tarifs pratiqués par certains acteurs dissuadent les réparateurs à effectuer des remises à neuf des appareils, et empêchent les reconditionneurs de faire leur boulot. Rappelons qu'Apple a lancé cet été en France son programme de fourniture de pièces détachées d'iPhone aux réparateurs indépendants.
Enfin, le fameux indice de réparabilité, sorte de « nutri-score » qui déterminera le degré et les modalités de réparation des produits électroniques, sera finalement lancé en janvier après plusieurs années en gestation.
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« 100 millions dorment dans les tiroirs des Français », selon Cédric O, le secrétaire d'État au Numérique. ↩︎
Source : Le Parisien