NSO peut continuer à vendre son spyware partout dans le monde, d'après la justice israélienne. Cette entreprise a mis au point des logiciels malveillants particulièrement efficaces, qui sévissent depuis au moins 2016. Pegasus, un des malwares en question, a permis à de discrètes officines de surveillance d'espionner des opposants aux régimes les plus autoritaires, aux Émirats Arabes Unis, en Arabie saoudite et ailleurs. Preuve de l'efficacité des logiciels de surveillance de NSO : Facebook s'y est intéressé pour pouvoir pomper toujours plus de données…
En 2018, Amnesty International a porté plainte contre NSO auprès du tribunal de Tel Aviv, à partir d'une découverte troublante : des hackers auraient espionné un des chercheurs de l'organisation en utilisant un spyware développé par l'entreprise. Amnesty a tenté d'empêcher l'exportation de la technologie de NSO, mais la justice a fini par rejeter l'accusation de l'ONG.
Le tribunal reproche à Amnesty de n'avoir pas su apporter suffisamment de preuves de la tentative d'espionnage dont l'organisation dit avoir été victime. La cour estime également que le ministère israélien de la Défense a mis en place suffisamment de garde-fous pour protéger les droits de l'Homme. « Cette décision honteuse est un coup cruel pour les individus dont la vie est mise en danger dans le monde entier par le groupe NSO qui vend ses produits à des auteurs notoires de violation des droits de l'Homme », a réagi Amnesty.
La réaction est évidemment tout autre du côté de NSO, pour qui cette décision constitue une « preuve irréfutable » que le cadre juridique dans lequel l'entreprise opère ressort des « plus hauts standards internationaux ». L'entreprise s'enorgueillit de son engagement pour un usage approprié et respectueux des droits humains de sa technologie, ce qui au vu des clients de NSO est pousser le bouchon très très loin.
Source : Motherboard