Le coronavirus a des répercussions décidément inattendues. Apple et Google viennent en effet d'annoncer un « effort commun » pour aider les gouvernements et les agences sanitaires à suivre la progression du virus, en permettant l'utilisation du Bluetooth. Un usage qui sera fait « avec la vie privée et la sécurité » au cœur du dispositif.
Le COVID-19 se transmet quand un contaminé est suffisamment proche d'une autre personne. Le traçage des contacts a été identifié comme un outil pertinent de limitation de la propagation du virus, expliquent les deux partenaires. Une fois en œuvre, cette technologie peut dire à l'utilisateur d'un smartphone s'il a été en contact avec un malade et, le cas échéant, si elle doit s'isoler chez elle (une quarantaine de 14 jours généralement) pour éviter de contaminer d'autres personnes. Tout cela ne fonctionne que si le malade indique qu'il a été contaminé dans l'application de suivi.
En France, le gouvernement réfléchit au développement d'une telle application de suivi, sur la base de ce qui existe déjà à Singapour (lire : StopCovid, une application de « contact tracing » dans les fourneaux du gouvernement).
Pour faciliter la vie des autorités qui planchent sur cette approche, Apple et Google vont lancer une solution incluant des API et des technologies bas niveau au niveau d'iOS et d'Android. Deux étapes ont été identifiées. Au mois de mai, les deux entreprises vont fournir des API qui permettront l'interopérabilité entre les deux plateformes. Les applications officielles seront disponibles au téléchargement sur l'App Store et le Play Store.
Dans les prochains mois, Apple et Google vont mettre au point une plateforme de suivi en se basant sur les interactions Bluetooth. Ce sera une solution « plus robuste qu'une API » et qui permettra à davantage de particuliers volontaires de participer à la collecte d'informations. « La confidentialité, la transparence et le consentement sont de la plus haute importance dans cet effort, et nous sommes impatients de développer cette fonction en consultation avec toutes les parties ». Les deux groupes publieront des informations sur ce travail en commun, des données que d'autres pourront analyser.
Les utilisateurs notifiés d'un contact avec une personne malade ne connaitront pas le nom de la personne en question, ni où le contact s'est déroulé. Ni Apple, ni Google n'auront accès à ces informations, et ils précisent que cette plateforme peut s'arrêter dès qu'elle n'est plus nécessaire.
Les premières informations sont disponibles à cette adresse. Apple et Google livrent les premiers brouillons des spécifications du framework de l'API de traçage des contacts, du Bluetooth et de la cryptographie.
Cette implication des deux principales plateformes mobiles pour mieux suivre leurs utilisateurs dans un contexte de pandémie lève une des principales difficultés techniques pour ces applications, comme l'a fait remarquer le MIT. Le fait qu'Apple et Google mettent l'accent sur le volontariat et le respect de la vie privée facilitera l'acceptation des gouvernements et des agences de santé ; d'ailleurs, l'initiative est d'ores et déjà saluée par le contrôleur européen de la protection des données.