Si Huawei était parvenu à limiter la casse l'an dernier, 2020 s'annonce beaucoup plus difficile pour le géant chinois qui traîne comme un boulet l'interdiction d'utiliser des technologies américaines dans ses produits. Selon le site The Information, Huawei devrait livrer de 190 à 200 millions de smartphone cette année, un volume en baisse de 20 à 26% par rapport à 2019.
L'an dernier, le constructeur avait franchi la marque des 200 millions d'unités livrées en octobre dernier. Il se pourrait qu'il ne l'atteigne pas en 2020. La part des smartphones qui seront vendus hors de Chine, soit 40% de la production du fabricant, devrait se contracter en raison d'une offre logicielle anémique.
Du côté du matériel, Huawei a manifestement su se passer de composants américains : les Mate 30 et 30 Pro ont été salués pour leurs capacités techniques et leurs appareils photo. En revanche côté logiciel, il faut faire sans les applications et services de Google puisque le moteur de recherche ne peut avoir de relations commerciales avec Huawei — cela signifie pas de Play Store, pas de YouTube, pas de Google Maps ni de Chrome.
En théorie, l'interdiction s'applique aussi à des apps américaines aussi populaires que WhatsApp, Instagram, Netflix, Facebook et consorts, bien que le CEO de Huawei, Richard Yu, a annoncé qu'elles feraient leur apparition sous peu. De fait, on trouve déjà Twitter et Snapchat dans l'AppGallery du constructeur (lire : Faute de Play Store, Huawei mise sur son AppGallery). L'absence des applications phare de Google, rédhibitoire sur les marchés occidentaux, ne pourra être compensée que par des apps au même niveau.
Bien sûr, Huawei y travaille avec l'aide d'autres constructeurs chinois au sein de la Global Developer Service Alliance, qui cherche à offrir aux développeurs une plateforme indépendante du Play Store. Mais le travail à accomplir est immense, il n'y a qu'à voir Apple Plans qui n'est toujours pas l'équivalent de Google Maps malgré l'investissement de la Pomme.