Une récente enquête conduite par le FBI montre que l'agence fédérale a réussi à obtenir des données d'un iPhone 11 Pro Max grâce à un outil tiers, relate Forbes.
Un constat qui alimente les interrogations sur les motivations du FBI ainsi que de l'administration Trump, laquelle se montre pressante voire menaçante vis-à-vis d'Apple et de son refus de créer une porte dérobée dans l'édifice des protections des iPhone.
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L'affaire trouvée par Forbes remonte à la mi-octobre et implique deux frères dont l'un a fui les États-Unis pour la Russie, en utilisant l'identité de l'autre. Ce dernier a vu son iPhone 11 Pro Max saisi par le FBI.
Dans les documents transmis à la justice, il est fait mention d'une « clef USB contenant une analyse forensique obtenue par un appareil Graykey sur un iPhone 12,5 (sic) ». Dans un autre document, une photo du téléphone, venant d'être confisqué par les enquêteurs, le montre verrouillé.
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D'après l'avocat du suspect interrogé par Forbes, le téléphone était effectivement verrouillé et, pour autant qu'il le sache, les enquêteurs n'avaient aucun moyen de connaître le mot de passe et ils n'ont pas demandé, a priori non plus, à son client de le déverrouiller avec Face ID. La mention de l'utilisation d'un GrayKey va dans le sens de ces déclarations.
Le GrayKey de Grayshift est ce boitier souvent cité en compagnie des solutions de Cellebrite, conçu pour forcer les protections des iPhone. Il n'y a pas de détails sur ce que le FBI a obtenu comme données via le GrayKey, mais le point intéressant est que cette analyse a porté sur un iPhone et un iOS de dernière génération chacun.
De quoi nourrir les interrogations sur les déclarations du FBI et du Département américain de la Justice qui assurent avoir épuisé toutes les solutions pour déverrouiller les iPhone 5 et 7 du tireur de Pensacola. Y a-t-il vraiment un obstacle technique dans cette autre affaire — l'iPhone 7 a été endommagé par un tir de son propriétaire — ou s'agit-il d'un affichage, motivé pour des raisons politiques afin de relancer le débat sur la nécessité pour les forces de l'ordre de disposer de portes dérobées ?
Dans ce contexte, le sénateur démocrate Wyden a demandé au Département de la Justice de s'expliquer davantage sur les raisons de sa demande, dès lors que les autorités semblent être capables de forcer des iPhone beaucoup plus récents.