Si l'avenir du jeu vidéo est dans le streaming, le lancement de Stadia montre qu'il y a encore du pain sur la planche avant de déboucher sur un résultat en mesure de faire oublier les consoles et les gros PC. Le service de Google, lancé le 19 novembre, accumule les pépins et les retards à l'allumage.
Plusieurs acheteurs des packs Fondateur et Première, qui étaient censés obtenir leur code d'activation le jour du lancement sont toujours dans l'attente. Le catalogue de jeux a peut-être doublé, mais il reste assez léger avec 22 titres compatibles. Google a tout de même confirmé que plusieurs triple A, dont Doom: Eternal et Cyberpunk 2077 seront bien disponibles l'année prochaine.
Mais le fait est que les jeux Stadia sont parfois plus chers que leurs homologues des plateformes classiques, et il faut ajouter le prix de l'abonnement pour le forfait Pro (9,99 € par mois), le seul disponible actuellement. La formule gratuite sera lancée en 2020. Il faut cependant relever que Stadia Pro offre des jeux, dont Destiny 2 et Samurai Shodown, et que l'abonnement donne droit à des réductions.
Par ailleurs, la promesse d'un flux 4K n'est pas tout à fait tenue : comme l'ont relevé plusieurs testeurs, le Chromecast Ultra qui permet l'affichage en ultra haute définition se contente en fait d'un upscale du flux 1080p. Par ailleurs, cette comparaison entre la version Xbox One X et Stadia (sur un PC) n'est guère flatteuse pour le service de Google :
Si le lancement de Stadia a déçu, Google n'est pas le seul acteur majeur à vouloir marquer le secteur du streaming de jeux vidéo de son empreinte. Microsoft peaufine xCloud pour un lancement dans le courant de l'année prochaine, tandis que le service est entré en bêta il y a quelques semaines. L'éditeur, qui est aussi le constructeur de la Xbox, a récemment annoncé un line-up de 50 jeux dont Madden NFL 20, Devil May Cry 5, Tekken 7 ou encore Forza Horizon 4.
2020 sera définitivement l'année du cloud gaming : outre xCloud et la version gratuite de Stadia, Amazon prépare son offre. Cnet rapporte que le géant du commerce en ligne, qui possède aussi toutes les infrastructures serveurs qui vont bien avec AWS ainsi que le service de streaming de vidéos de jeux Twitch, mitonne sa riposte. Le groupe est en train de muscler ses équipes chargées du développement de ce projet, en débauchant si besoin chez Microsoft.
Le cloud gaming ne date pas d'hier, qu'on se rappelle d'OnLive, qui a fait faillite en 2015, ou de Gakai acheté par Sony en 2012. Les cadors font peut-être chauffer leurs rutilantes machines, mais on peut d'ores et déjà apprécier les bienfaits du streaming de jeux vidéo, avec GeForce NOW sur la box Shield (Nvidia) et sur Mac, PC et Android, ou encore avec les PC virtuels de Shadow qui a récemment revu son offre.