Remade, un spécialiste français du reconditionnement de smartphones ― 800 salariés sur l'ensemble de ses sites ― est dans une mauvaise passe.
L'entreprise d'origine normande, créée en 2013, s'est tournée cette semaine vers le Comité interministériel de restructuration industrielle. En croissance régulière, Remade a marqué le pas en 2018 avec un chiffre d'affaires de 80 millions d'euros, contre 130 millions d'euros l'année précédente.
Sur ses deux sites de la Manche, le groupe a annoncé aux 400 salariés qu'ils ne percevraient pas leur salaire de septembre, rapporte Les Echos, qui ajoute que la direction a communiqué sur « des pertes de 130 millions et des millions d'impayés ».
Le quotidien rappelle les 125 millions investis il y a un an par LGT European Capital pour « financer sa croissance et de refinancer son endettement » et 50 millions supplémentaires, que les autres investisseurs n'auront finalement pas versé en totalité.
À cela s'est ajouté un jeu de chaises musicales à la tête du groupe, avec le départ du patron fondateur, l'arrivée éphémère d'un remplaçant, lui même remplacé par un nouveau dirigeant. En manque de trésorerie pour financer l'achat de smartphones à reconditionner, le groupe a tourné au ralenti entre mars et juin.