Difficile de croire en la sincérité de Mark Zuckerberg, alors que son entreprise Facebook est, chaque semaine ou presque, au cœur d’un nouveau scandale d’exploitation indue des données. Malgré tout, le fondateur du plus important réseau social de la planète a dévoilé dans un long billet la feuille de route qui doit mener les différents services de messageries de l’entreprise vers davantage de sécurité dans les échanges. Il confirme en passant une rumeur récente sur l’unification des infrastructures de Messenger, WhatsApp et Instagram.
Cette plateforme de messagerie repose sur quelques piliers : des interactions confidentielles entre correspondants ; le chiffrement de bout en bout ; la suppression des messages au bout d’un certain temps ; la sécurité des données ; l’interopérabilité des messageries sur le « réseau Facebook » ; le stockage sécurisé dans des pays qui respectent la vie privée1.
Facebook veut rebâtir ses services autour de ces grands principes. Certains sont déjà à l’œuvre dans WhatsApp. Cela demandera plusieurs années de travail, il faudra prendre des positions fortes convient Zuckerberg, et de nombreux obstacles vont se dresser sur cette feuille de route. Il promet que ce développement sera fait de la manière la plus collaborative et ouverte possible. Il faudra voir à l’usage comment ce chantier va effectivement se dérouler, Facebook ayant l’habitude de gérer son petit bazar dans le secret le plus opaque.
Mark Zuckerberg a manifestement de grandes ambitions pour ce projet. « Si nous faisons les choses bien, nous pouvons créer des plateformes de partage privé qui peuvent devenir encore plus importantes pour les gens que les plateformes que nous avons déjà bâties pour aider les gens à partager et à se connecter publiquement ». Malheureusement, l’historique de Facebook ne plaide pas en sa faveur, loin de là.
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Au passage, Zuckerberg tacle indirectement Apple, qui a installé des serveurs en Russie et en Chine : « Les utilisateurs doivent s’attendre à ce que nous ne stockions pas de données sensibles dans les pays qui ne respectent pas suffisamment les droits de l’homme sur la liberté d’expression et la confidentialité », écrit-il. ↩︎