À l’occasion de la GDC, Microsoft a tracé les grandes lignes de xCloud, son service de streaming de jeux vidéo. L’éditeur n’est pas allé jusqu’à organiser une conférence à grand spectacle comme Google pour Stadia… En contrepartie, le constructeur de la Xbox est entré dans les détails, ce que le moteur de recherche ne fera que cet été (lire : Stadia : le service de streaming de jeux vidéo de Google veut jouer collectif).
Durant une présentation destinée aux développeurs, Microsoft a donc indiqué que les jeux qui seront accessibles sur xCloud s’adapteront aux appareils sur lesquels on jouera. Sur un smartphone ou une tablette, des commandes tactiles apparaitront sur l’écran. Cela parait évident dit comme ça, mais les jeux Stadia ne seront praticables qu’avec une manette (a priori).
De plus, l’interface des jeux xCloud, en dehors du gameplay en lui-même, sera optimisé pour le tactile : on pourra ainsi zoomer dans une carte en la pinçant, par exemple. Si le joueur utilise une manette Xbox avec son smartphone, le jeu n’affichera aucun contrôle sur l’écran. Les développeurs n’auront rien de spécifique à faire pour la prise en charge minimale de la jouabilité de leurs jeux, mais Microsoft conseille de réaliser un travail d’optimisation via le kit Touch Adaptation.
De son côté, Kareem Choudhry, dans une interview à Eurogamer, a fait l’éloge de l’infrastructure Azure qui permet de réduire autant que possible la latence. xCloud ne devrait pas ajouter plus de 10 ms au temps nécessaire entre l’appui sur le bouton et la réaction dans le jeu. C’est moins qu’avec le Bluetooth, assure le responsable du cloud gaming pour Microsoft.
Autre enjeu de taille : la qualité de la connexion internet. xCloud ne devrait pas exiger de débit supérieur à 10 Mbps. Et Choudhry espère atteindre les 5 à 6 Mbps seulement… Les petites connexions devraient apprécier.
L’arrivée de Google et de Microsoft sur ce marché potentiellement très rémunérateur n’effraie en tout cas pas le moins du monde les pionniers. Le groupe français Blade, qui s’est lancé avec sa solution Shadow, a très vite réagi après l’annonce de Stadia. Emmanuel Freund, le co-fondateur de l’entreprise, se dit « ravi d’accueillir Google sur notre terrain de jeu favori depuis 2 ans déjà ».
Mais les douceurs s’arrêtent là. Le dirigeant dit ainsi qu’il est « difficile d’apprécier l’intérêt de Stadia pour ses futurs utilisateurs sans prix, sans catalogue et sans date de disponibilité ». Il s’agissait pour Google d’une « opération séduction pour les développeurs », pas du lancement d’un produit. Stadia doit débuter en Europe, aux États-Unis et au Canada avant la fin de l’année.