Le service de vidéo à la demande sur abonnement (SVoD) de France Télévisions est dans les tuyaux depuis plusieurs mois, on avait même évoqué un lancement en mars dernier. Mais finalement, le lever de rideau devrait intervenir « avant l'été », selon Julien Verley, directeur du développement commercial des chaînes du service public. Le prix est même connu : ce sera 6,99 € par mois, a dévoilé le rapport d'un sénateur.
Le service s'appuie sur france.tv, la plateforme de rattrapage qui remplace Pluzz depuis mai dernier. Le nom du futur service de SVoD sera d'ailleurs une déclinaison de france.tv. Le catalogue, le nerf de la guerre pour ce type d'offre, se composera de films, de séries d'animation, de documentaires, une offre « très différente de Netflix », avec « très peu de recoupements », promet Julien Verley à BFM TV.
Pour l'occasion, France Télévisions SVOD SAS (le nom de la filiale en charge du nouveau service) a signé des accords avec neuf producteurs de renom (Lagardère, Newen, Xilam…) afin qu'ils apportent leur contenu, mais sans exclusivité. On peut cependant penser que ces maisons de production voudront rester dans les petits papiers du service public qui est un gros client. Elles devraient donc privilégier cette plateforme à une autre.
De même, les programmes réalisés pour d'autres chaînes pourront se retrouver sur le service de France Télévisions une fois les droits SVoD libérés (un an après diffusion sur TF1, par exemple). Les producteurs toucheront 20% des revenus générés par les abonnements. Mais l'ambition de France Télévisions va au-delà de ses fournisseurs habituels. Le groupe veut aussi proposer aux chaînes privées d'alimenter le catalogue avec leurs propres programmes.
Dans une interview au Journal du Dimanche, Nicolas de Tavernost, le patron de M6, n'a pas écarté la possibilité de discussions avec le service public. Au-delà, le service pourra aussi accueillir des émissions provenant des chaînes européennes afin de peser contre les poids lourds américains. France Télévisions espère recruter de 600 000 à 700 000 abonnés dans les 4 à 5 ans suivant le lancement du service, soit 10% du marché.