La dispute entre Qualcomm et Apple se réglera peut-être à l'abri des regards, dans le secret d'un cabinet d'avocats. C'est ce qu'a laissé entendre Steve Mollenkopf, le patron de l'équipementier, lors de la conférence Brainstorm Tech d'Aspen qui débutait hier.
« Il n'y a rien de véritablement nouveau dans ce qui se passe », dit-il, résumant cette affaire au désir classique d'un client — Apple en l'occurence — de renégocier les termes d'un vieux contrat, celui signé à l'occasion du premier iPhone. « Ces choses ont tendance à se régler en dehors des tribunaux et je pense qu'il n'y a aucune raison pour laquelle il pourrait en aller autrement dans le cas présent ».
C'est ce qui s'est passé au printemps dernier entre Apple et Nokia, la nature du différend entre eux était toute autre mais après un tour de chauffe devant la justice pour des questions de violation de brevets, les deux groupes se sont entendus et ont signé un accord sans en dévoiler les montants financiers (lire Apple plie devant Nokia et signe un accord de licence).
Dernièrement, Qualcomm a déposé une plainte devant l'ITC pour obtenir l'interdiction de l'entrée des iPhone sur le sol américain (lire Qualcomm cherche à interdire la vente de plusieurs modèles d'iPhone aux États-Unis).
L'actualité de Qualcomm n'est pas qu'américaine, en Europe le groupe risque une amende journalière de 580 000 euros pour n'avoir pas fourni à Bruxelles les informations relatives à une affaire dans laquelle il est accusé depuis deux ans d'abus de position dominante. Il aurait contribué à évincer Icera du marché, un fabricant britannique de puces modem aujourd'hui disparu. Qualcomm aurait payé des fabricants de mobiles et tablettes pour qu'il s'approvisionnent chez lui et non chez ce concurrent, quitte à vendre ses modems à perte.
Qualcomm affirme que réunir la masse d'informations réclamée par Bruxelles exige la mobilisation de 50 employés, 16 consultants et qu'il lui en coûterait plus de 3 millions d'euros. Cet appel a été rejeté par le tribunal au motif que rien de tout cela n'est de nature à compromettre la santé financière de Qualcomm ou ses parts de marché.