WikiLeaks n'a toujours pas fourni aux Google, Apple, Cisco ou autre Microsoft les informations en sa possession sur les failles de sécurité et les outils utilisés par la CIA pour pénétrer leurs logiciels et matériels.
Début mars, dans la foulée de la publication d'une vaste somme de documents appartenant à l'agence de renseignement américaine, Julian Assange avait annoncé qu'il donnerait un accès à ces seules sociétés, de manière à ce qu'elles bouchent leurs failles dans les meilleurs délais.
Plusieurs contacts de Motherboard expliquent qu'aucune donnée n'a été encore partagée et la situation s'avère également complexe sur un plan juridique.
Julian Assange a écrit à ces entreprises et conditionné ce partage à l'acceptation de plusieurs conditions. Leur nature n'est pas connue, à l'exception d'une au moins qui veut que ces défauts de sécurité soient corrigés dans un délai de 90 jours, à l'issue de quoi ils seront rendus publics (une pratique tout à fait standard dans le milieu informatique). Microsoft a confirmé ce premier contact, mais sans en dire plus, Apple et Google n'ont fait aucun commentaire au site.
Ces groupes se retrouvent par ailleurs au milieu d'un véritable imbroglio. D'abord, la CIA, qui dispose de toutes ces informations, a refusé de confirmer l'authenticité des documents publiés et encore moins si elle escomptait se rapprocher des entreprises concernées. Mais c'est courir le risque que ces données déjà dans la nature ne s'éparpillent aux quatre vents et ne profitent à des tiers mal intentionnés.
Ensuite, les départements juridiques des entreprises ne savent pas vraiment sur quel pied danser, expliquent les sources de Motherboard. Faut-il accepter l'offre de Wikileaks et des documents de la CIA classés hautement confidentiels et très certainement obtenus par des moyens illégaux et encore non élucidés ?
Pour l'heure, observent ces informateurs, les équipes de sécurité ne peuvent rien faire d'autre que chercher par elles-même ces failles en attendant que la situation se décante.