On se doutait bien que les constructeurs chinois vendaient leurs smartphones sans gagner grand chose dessus, mais Hugo Barra, le vice-président de Xiaomi, l’a confirmé une bonne fois pour toutes. À Reuters qui s’interroge sur la bonne santé financière du fabricant alors que ses smartphones rencontrent de moins en moins de succès, le transfuge de Google répond : « Grosso modo, nous vous donnons ces appareils sans gagner d’argent dessus (…) Nous pourrions vendre 10 milliards de smartphones, nous ne ferions aucun bénéfice dessus ».
Xiaomi était pourtant une étoile montante dans le classement des constructeurs de smartphones. En 2014, le constructeur était tout simplement numéro un du marché chinois et après un tour de table, l’entreprise était valorisée à hauteur de 46 milliards de dollars — la start-up la mieux valorisée au monde, à l’époque. Mais voilà, les choses ne sont pas allées comme elles auraient dû : en 2015, l’objectif des ventes de smartphones a raté sa cible de 12%, et au troisième trimestre, le fabricant a vu ses ventes en Chine reculer de 45%.
Mais pas de panique. Xiaomi a d’autres cordes à son arc, notamment sur le marché… du petit électro-ménager. Le constructeur se refait la cerise avec ses cuiseurs à riz, ses purificateurs d’air et d’eau. Le catalogue se complète de routeurs, d’un clone de Segway, de téléviseurs… Ces appareils pour la maison au sens large devraient représenter un chiffre d’affaires de 1,5 milliard de dollars pour cette année, le double de l’an dernier.
Cette activité n’empêche pas le constructeur de poursuivre sur sa lancée au rayon des smartphones. Xiaomi a été loué pour l’audace de son smartphone sans bordures ou presque le Mi Mix, et l’entreprise se prépare à une offensive américaine avec une présence programmée au CES début janvier.