Les bureaux parisiens de Netflix vont fermer et seront transférés aux Pays-Bas, a appris L’Express. Qu’on se rassure, le service de vidéo à la demande sur abonnement reste disponible pour les utilisateurs français ; mais ce départ tranche avec les ambitions affichées par le groupe quand il a lancé son activité en France il y a deux ans.
À l’époque, il avait fallu montrer patte blanche à des autorités (et un secteur du cinéma et de la production télévisuelle) qui voyaient d’un mauvais œil l’arrivée du géant américain. Dans le genre, Netflix a su y faire avec la production d’une série de prestige, « Marseille », et des locaux flambants neufs rue de l’Université, dans le 7e arrondissement.
Ce déménagement ne signifie pas que Netflix cesse le financement de nouvelles productions françaises. Mais le poids de la régulation et des taxes a visiblement pesé dans la décision de regrouper les activités françaises au Pays-Bas, où le siège de Netflix Europe s’est installé — plus pour des questions fiscales que pour le bon air du pays.
On se souvient des fortes réticences du gouvernement, alors que Netflix tâtait le terrain tricolore. La ministre de la Culture de l’époque, Aurélie Filippetti, avait demandé sans succès aux producteurs de ne pas céder les droits de leurs créations à Netflix (lire : Netflix en France : entre la carotte et le bâton). En dehors de la production de contenus et des 2% du chiffre d’affaires dus au CNC, Netflix était assujetti à la TVA sur ses recettes françaises depuis le 1er janvier. En tout, l’entreprise a versé aux caisses de l’État un total de 600 000 € de taxes.