De l’extérieur, Nest donne l’impression d’être une société où il fait bon vivre et travailler. La société de Tony Fadell, achetée par Google en janvier 2014, reste pourtant une entreprise comme une autre, avec ses problèmes de hiérarchie, une direction plus ou moins compétente et des employés épuisés. Business Insider a rassemblé des témoignages à charge contre Nest, tous dessinant le portrait d’une société toujours en retard sur les dates limites de remise des projets et menée par un patron tyrannique.
Tony Fadell, qui a longtemps travaillé avec Steve Jobs (après tout, Fadell est souvent présenté comme le « père de l’iPod »), est tout aussi minutieux sur les détails que pouvait l’être le fondateur d’Apple. Le moindre mouvement dans l’entreprise est « scruté à mort » par le patron, explique un ex-employé.
Fadell ferait régner une atmosphère de « peur » dans les couloirs de Nest. Il se dit aussi qu’il vaut mieux éviter de s’installer à côté du bureau du big boss, au risque sinon d’en entendre sans cesse les hurlements : il a en effet l’habitude de renvoyer les propositions de design à la table à dessin… y compris lorsque la date limite se rapproche. D’où les retards à répétition et les week-ends passés au bureau.
Ces conditions auraient poussé au moins une vingtaine d’employés à prendre la porte ces six derniers mois, sur un total de mille salariés environ. De haut responsables ont aussi quitté le navire comme les deux fondateurs de Dropcam, partis en janvier et août 2015 (ce qui n’est pas exceptionnel après une acquisition).
Lors d’une réunion hebdomadaire entre les dirigeants de Google/Alphabet et leurs employés, des salariés de Nest se sont plaints auprès de Matt Rogers, cofondateur de Nest, sur les week-end passés à travailler. Ce dernier s’est simplement contenté de dire que cela arrivait parfois dans le cadre du développement de matériels.
« Si vous demandez à vos employés de travailler le week-end, ce n’est pas de leur faute », se désole un des anciens du N d’Alphabet. « C’est la faute de la direction ». Nest en est à son troisième produit, après le thermostat, le détecteur de fumée et la webcam domestique (tout droit tirée du catalogue de Dropcam).