Avec le Fire Phone, Amazon s’est planté dans les grandes largeurs : ce smartphone, lancé en grande pompe durant l’été 2014, a réalisé un flop retentissant malgré les efforts de son constructeur pour soutenir les ventes — quitte même à brader l’appareil, qui de 650 $ sans abonnement, est passé à 130 $ (avec en bonus un an d’abonnement Prime) histoire de vider les stocks. En septembre dernier, Amazon a mis l’étouffoir sur ce produit, non sans avoir licencié une partie des ingénieurs ayant participé à l’élaboration du produit (lire : La triste fin du Fire Phone).
Mais à quelque chose malheur est bon. Amazon n’en a pas terminé avec cette expérimentation : d’après The Information, le distributeur cherche à nouer des partenariats avec des fabricants de smartphones Android afin qu’ils pré-installent ses services dans leurs terminaux. Une intégration d’usine donc, qui aurait pour conséquence de transformer ces mobiles en vitrines d’Amazon comme peuvent l’être les tablettes Fire.
Pour son Fire OS (un fork d’Android), Amazon a mis au point des services concurrents de ceux de Google : une boutique d’applications, un client mail, un navigateur web (Silk), des systèmes de micro-transactions et d’authentification, une API de localisation… L’entreprise de Jeff Bezos intègre déjà plusieurs de ses applications en standard sur certains smartphones distribués par AT&T et d’autres de Samsung, mais il s’agit cette fois d’aller plus loin encore.
Amazon risque de se heurter au blocage de Google. Pour avoir le droit d’utiliser Android et les services du moteur de recherche (en particulier le Play Store), les constructeurs doivent signer un contrat MDDA (Mobile Device Distribution Agreement) qui restreint leurs marges de manœuvre, notamment en ce qui concerne la conception de produits qui n’embarqueraient pas Google Play. Comme l’explique ArsTechnica, le moteur de recherche voit même d’un mauvais œil l’aide que pourrait apporter un fabricant à un tiers pour mettre au point des appareils qui ne répondraient pas aux termes de ce contrat.
Rien n’empêcherait par contre Amazon de proposer l’intégration de services qui ne concurrencent pas directement ceux de Google. C’est le cas de Firefly, un « scanner » d’objets, de séries TV et de films qui permettent d’identifier des produits que l’on peut ensuite acheter… sur Amazon, évidemment.