Adblock met très certainement à mal l'économie de YouTube et la formule RED, payante, serait une réponse directe à ce phénomène. Felix Kjellberg, le plus gros YouTubeur au monde avec ses 40 millions d'abonnés à sa chaîne aux 10 milliards de lectures, a observé depuis le premier rang le poids pris par les bloqueurs de pubs.
Dans un billet, le jeune suédois, alias PewDiePie, livre ses réflexions sur les raisons qui ont poussé Google/YouTube à ouvrir cet abonnement il y a quelques jours. Le taux de blocage sur les vidéos de PewDiePie atteint aujourd'hui les 40 % environ, après être passé à 15 % puis 20 % depuis 2013. Lorsqu'il a sondé des utilisateurs sur Twitter à propos de leur usage d'Adblock avec YouTube, quelques milliers ont répondu en donnant cette même proportion.
Il ne s'offusque pas de cet état de fait « À titre personnel, c'est ok si vous utilisez des bloqueurs sur mes vidéos. Les pubs sont embêtantes, je le sais bien, mais je ne suis pas là pour me plaindre. Par contre, pour de plus petites chaînes, la conséquence peut être dévastatrice ».
Au vu des chiffres de blocage sur l'une des plus grosses chaînes de YouTube, il paraît évident que Google cherche une solution pour compenser les pertes liées aux bloqueurs. Felix Kjellberg ajoute : « YouTube Red existe pour une très large part dans le but de contrer Adblock. Utiliser Adblock ne signifie pas que vous êtes malin et au-dessus du système. YouTube Red existe parce qu'utiliser Adblock a des conséquences concrètes. »
De fait, un article en février du Wall Street Journal faisait l'inventaire des problèmes auxquels YouTube doit faire face. Le service avait réalisé un CA d'environ 4 milliards de dollars en 2014 contre 3 milliards l'année précédente. Toutefois, s'il pèse pour 6% dans le CA de Google, il ne lui rapporte rien.
D'après une source du quotidien, YouTube est tout juste à l'équilibre une fois retirés les coûts de son infrastructure et le paiement des fournisseurs de contenus. Les visiteurs ne cliquent pas en masse sur les pubs et le service doit habituer les gens à venir chez lui comme on allume une chaîne de télé. Car pour beaucoup, YouTube se résume à des clips intégrés à l'intérieur de pages sur des sites tiers, les "spectateurs" ne vont pas plus loin.
YouTube RED espère — peut-être de manière illusoire — renverser cette tendance, moins dépendre de la pub qui est bloquée dans des volumes importants et générer des abonnements avec des contenus exclusifs qui arriveront début 2016.