Patrick Drahi a plus qu’un pied aux États-Unis. Sa holding, Altice, qui possède entre autres Numericable-SFR et Portugal Telecom, s’est offert au printemps Suddenlink, le septième câblo-opérateur américain, pour la modique somme de 9,1 milliards de dollars (lire : Les grandes ambitions de Patrick Drahi aux États-Unis). Le mogul des médias et des télécoms poursuit ses emplettes avec un plus gros poisson encore : Cablevision.
Altice acquiert rien moins que le quatrième câblo-opérateur américain dans un deal qui va lui coûter 17,7 milliards de dollars. En plus des actifs de la société, le groupe français (dont le siège est aux Pays-Bas) achète aussi la dette de Cablevision. Cette entreprise dessert en particulier New York et les États voisins. L’an dernier, elle réalisait un chiffre d’affaires de 6,46 milliards de dollars et la société emploie 15 000 salariés.
L’aventure américaine de Patrick Drahi a été contrariée il y a quelques mois, le groupe Charter ayant mis la main sur Time Warner Cable avant Altice. Mais avec Suddenlink et Cablevision en poche, la société commence à avoir une masse critique qui pourrait lui permettre de peser sérieusement sur le marché américain. Il reste cependant deux inconnues : le financement de cette nouvelle opération gigantesque qui va creuser encore un peu plus la dette d’Altice, et la réaction des régulateurs américains.