Après un E3 2015 pour le moins chaotique, Nintendo s’apprête à vivre une année difficile du côté de sa console de salon. La WiiU a bien du mal à convaincre autant les acheteurs, que de potentiels éditeurs tiers qui la boudent encore et toujours.
Mais l’avenir n’est pas aussi noir qu’on pourrait le penser pour le constructeur japonais, surtout depuis qu’il a annoncé un partenariat (doublé d’achat d’actions) stratégique avec le géant asiatique DeNA pour lancer d’ici 2017 cinq jeux utilisant les univers de Nintendo. À coup sûr, et compte tenu de l’armée de clones se baladant déjà sur l’App Store et Google Play, ces titres seront de gros succès. Ce sera surtout un moyen pour Nintendo d’observer le marché de loin sans s’y frotter vraiment.
Et pour cause : interrogé par Polygon, Regie Fils-Aime, le patron de Nintendo of America, a rappelé que son entreprise « ne vend pas de télévisions ou de système d’exploitation ». « Nintendo a toujours pensé à de nouveaux systèmes de jeux dès que nous en lançons un. Pourquoi ? Parce que c’est la seule chose que nous faisons », explique-t-il. Le partenariat avec DeNA a été signé pour « renforcer les engagements de l’entreprise dans le jeu vidéo, tout en pouvant travailler sur de nouvelles innovations qui seront annoncées plus tard, et les pousser vers l’avant ».
Quant à savoir si l’avenir est encore aux consoles proposant du contenu physique, Regie Fils-Aime va droit au but : « une fois que vous vous intéressez au sujet, vous constatez que la répartition entre les copies [vendues] en numériques et celles en physiques est différente selon les jeux ». Les jeux que les consommateurs veulent toujours avoir avec eux comme Animal Crossing ou Tomodachi Life se vendent ainsi mieux en numérique, alors qu’à l’inverse, des jeux demandant une expertise et du temps, comme Smash Bros, se vendent mieux en boite, « les joueurs ont peur de perdre leurs données, il y a dans un produit physique plus de sécurité ».
« Je pense que les consommateurs trouvent une certaine sécurité dans le fait de posséder le jeu physiquement, et c’est pour cela que cette option a besoin d’être là », explique le charismatique patron de Nintendo of America, même s’il observe le succès « frappant » des ventes dématérialisées.