La bataille sur le marché des traqueurs d’activité se poursuit sur le tapis vert de la justice. Deux des principaux fabricants du secteur vont en effet s’affronter devant les tribunaux : Jawbone a porté plainte contre Fitbit en Californie. Objet du courroux du créateur du bracelet UP : son rival exploiterait de façon systématique des informations confidentielles provenant d’ex employés débauchés par Fitbit. Jawbone pointe du doigt la pratique consistant, pour ces employés, à télécharger des données sensibles avant de partir chez la concurrence.
En début d’année, les chasseurs de tête de Fitbit ont approché pratiquement un tiers des employés de Jawbone ; certains ont accepté de partir mais avant de quitter l’entreprise, il leur aurait été demandé de récupérer des informations stratégiques comme les projets présents et à venir de Jawbone. Le constructeur apporte certaines preuves de ces exactions qui semblent effectivement accablantes pour Fitbit, comme ce cas d’une ex employée qui a admis, après avoir assuré du contraire, qu’elle avait bien récupéré une feuille de route de Jawbone juste avant de quitter définitivement la société.
Du côté de Fitbit, on dément évidemment toute exaction coupable : « En tant que pionnier et leader sur le marché de la santé et du fitness connecté, Fitbit n’a aucun besoin de soutirer des informations de Jawbone ou de n’importe quelle autre entreprise ». L’affaire tombe au plus mal pour Fitbit, qui a annoncé il y a peu sa volonté d’entrer en Bourse (lire : Fitbit et ses traqueurs d'activité entrent en Bourse). À cette occasion, on a appris que le constructeur avait écoulé 10,4 millions de bracelets et de traqueurs l’an dernier, et que son activité avait généré 336 millions de dollars au premier trimestre. Aux États-Unis, la part de marché de l’entreprise avoisinerait les 85%.