ARM a annoncé de nouveaux designs de processeurs et de GPU dont on risque d'entendre parler l'année prochaine, quand ils seront intégrés par les constructeurs comme Apple, dont les produits mobiles exploitent en grande partie les possibilités offertes par ARM pour ses propres processeurs Ax.
La société britannique a dévoilé trois nouveautés : un GPU Mali-T880 annoncé comme 1,8 fois plus rapide que le Mali-T760 actuellement utilisé (il consomme aussi 40% moins de ressources batterie); le Corelink CCI-500 qui offrira deux fois plus de bande passante dans les SoC (système sur puce). Il y a enfin et surtout l'architecture processeur Cortex-A72, un design ARMv8 64 bits impressionnant sur le papier : deux fois plus rapide que l'actuel Cortex A57 (et 3,5 fois plus véloce que le Cortex A15), ainsi qu'une plus grande sobriété énergétique (consommation d'énergie 75% moins importante).
Le Cortex-A72, fait pour être gravé en 16 nm et pouvant rouler jusqu'à 2,5 Ghz, peut être jumelé avec un processeur Cortex-A53 dans ce qu'ARM nomme une configuration big.LITTLE : le premier prend en charge les calculs lourds, le second se destine aux tâches du quotidien (ce qui rappelle un peu l'architecture A8/M8 d'Apple). Cette configuration permet aussi d'économiser de 40 à 60% d'énergie supplémentaire; comme on le sait, dans les produits mobiles, l'autonomie est le nerf de la guerre.
ARM a donc planché sur la gestion de la batterie et la frugalité de ses nouvelles solutions, mais également sur la puissance, avec en ligne de mire la volonté d'offrir les meilleures performances pour le jeu vidéo. La société s'est également investie dans la prise en charge de la 4K : une bonne partie des smartphones Android haut de gamme savent enregistrer de la vidéo en ultra haute-définition (même si leurs écrans ne sont pas encore en 4K). Les modèles de 2016 seront plus à même de supporter ce type de définition, sans oublier la démocratisation des téléviseurs 4K.
ARM ne fait que fournir une architecture : libre ensuite aux constructeurs de l'adapter à leurs besoins (l'entreprise a d'ailleurs signé plus de 10 licences avec des tiers). Le cas d'Apple est singulier : le créateur de l'iPhone utilise comme GPU un PowerVR et non pas un Mali. Surtout, les processeurs maison depuis l'A6, ont mis à profit les jeux d'instruction ARMv7 (A6) puis ARMv8 (A7, A8), mais pas les designs standards des processeurs Cortex. Rien ne dit qu'Apple puisera dans le Cortex-A72 pour ses futures puces A9 et suivantes.