Quatre mois après son arrivée en France, Netflix n’a pas encore convaincu tout le monde, notamment au sujet de son catalogue. Puisque le service de SVOD a choisi de respecter la chronologie des médias, il doit donc se plier à des délais de diffusion de films pouvant atteindre 36 mois après leur sortie en salle.
Malgré tout, cela ne semble pas pour autant freiner son expansion dans l’hexagone comme l’affirme Cécile Fouques, responsable de la communication pour Netflix en Europe, dans une interview à Sud Ouest. S’il n’est pas question de communiquer le nombre d’abonnés en France ou en Europe, elle confirme toutefois que « le lancement s’est très bien passé ».
Elle balaye de la main les chiffres de Digital TV Research qui expliquait de son côté que le service n’avait convaincu « que » 200 000 à 250 000 foyers français (CanalPlay a plus de 500 000 utilisateurs après trois ans d'existence) : « Des organismes font des études et leurs chiffres leur appartiennent. Je peux simplement vous dire que nous sommes contents des résultats obtenus en Europe ».
Un démarrage relativement timide qui s’explique par l’absence de Netflix sur les box internet dans un premier temps, chose qui a été depuis corrigée puisque le service est désormais disponible chez SFR, Orange et Bouygues Telecom. Quant à Free, « nous sommes encore en discussion », confirme Cécile Fouques.
La chronologie des médias en question
Quant à savoir si le catalogue ne serait pas un problème pour s’adapter au public français, la responsable de la communication jette un regard critique sur la chronologie des médias qui fait foi dans l’hexagone : « Le grand succès de Disney de l’an dernier "La Reine des Neiges" est aujourd’hui disponible en Belgique, mais pas en France… »
Mais plus encore, il faut de la création française pour percer au sein du public français qui semble en raffoler (Netflix propose 25 % de contenu hexagonal). Une donnée que confirme l'algorithme du géant de la SVOD : « Il nous permet de savoir ce que regardent les utilisateurs donc évidemment, si nous nous apercevons que dans un pays, les gens regardent à 80 % des films d’horreur, on ne va pas mettre dans leur catalogue de nouveaux films romantiques ». Un site existe pour connaître les dernières entrées au catalogue.
House of Cards n’arrivera jamais sur Netflix France
Netflix mise également depuis quelques années sur la création de contenus exclusifs, qu’il s’agisse de séries ou de films. Cécile Fouques a indiqué à l’occasion de cet entretien que House of Cards n’arriverait « jamais » sur la version française, les droits ayant été vendus à Canal+. « À l’exception des programmes que nous avions déjà vendus », le catalogue est le même d’un pays à un autre en Europe, assure-t-elle néanmoins. En témoigne la sortie de la série au budget conséquent Marco Polo en décembre dernier.
Marseille, l’ambitieuse série made in France
En 2015, l'entreprise prévoit de sortir « 17 nouveaux contenus purement Netflix », comme des séries, des documentaires, des stand-up et des films. Différents accords commerciaux ont ainsi été signés dans ce sens, dont un avec Dreamworks pour la production de séries d’animations servant de spin-off aux films sortant au cinéma comme Shrek et Madagascar.
Mais le projet le plus ambitieux pour Netflix France s’avère être Marseille, la future série « made in France » du service de SVOD. Attendue pour la fin de l’année, elle est en pré-production : « nous sommes toujours dans le choix du casting et le peaufinage du scénario ». Celui-ci est écrit par Dan Franck, à qui l’on doit les très bonnes séries Carlos, Les Hommes de l’Ombre ou encore Résistance.
Lors du lancement français de Netflix, le PDG Reed Hastings expliquait vouloir pénétrer 30 % du marché en Europe d’ici 3 à 5 ans.