Elon Musk est un chef d'entreprise insatiable dont les centres d'intérêt ne connaissent - littéralement - aucune limite. Il envisage de lancer plusieurs centaines de mini satellites autour du globe pour construire un réseau d'accès à Internet. Une constellation capable de fournir un accès dans les lieux et auprès de populations peu ou pas desservies. Sur le papier, la vitesse de transfert pourrait être supérieure à celle de la fibre optique.
« La vitesse de la lumière est 40% plus rapide dans le vide de l'espace comparé à la fibre » explique Musk à Bloomberg BusinessWeek « Le potentiel à long terme est de devenir le principal moyen de trafic Internet longue distance et de desservir des gens au sein de zones faiblement peuplées. ».
Ces satellites seraient envoyés à une altitude plus basse que les satellites conventionnels. Musk voit plus loin encore, ce projet pourrait servir à construire un autre réseau de ce type autour de la planète Mars sur laquelle Elon Musk veut installer des colonies dans quelques dizaines d'années.
60 personnes vont plancher sur cette aventure qui n'a pas encore de nom et son promoteur est prêt à porter ses effectifs à 1 000 d'ici 3 ou 4 ans. Le projet est ambitieux mais il est à la hauteur du personnage. Elon Musk, qui a été l'un des cofondateurs de PayPal, emploie sa fortune à bousculer des industries bien établies. Il dirige le constructeur de voitures électriques Tesla, il pilote SpaceX et ses lanceurs d'engins et de capsules habitées, il rêve d'une ville solaire et de l'Hyperloop pour transporter les gens « un tube à basse pression avec des capsules, transportées à faible et grande vitesses […] Les capsules sont posées sur coussin d'air pressurisé ».
Elon Musk n'est pas le seul à vouloir installer un filet de satellites pour améliorer l'accès Internet. Un autre milliardaire, Richard Branson, cofinance OneWeb avec l'aide de Qualcomm. Fondé par Greg Wyler, OneWeb veut installer 650 petits satellites à basse altitude pour mailler le globe terrestre.
Branson encourage d'ailleurs Musk à rejoindre cet effort du fait que OneWeb dispose d'une autorisation pour émettre sur une bande de fréquences, ce dont Musk ne peut se prévaloir. Mais le patron de Tesla/SpaceX juge lui que les deux projets sont concurrents. Greg Wyler et lui ont une appréciation différente sur le profil technique requis pour ces satellites. OneWeb donne rendez-vous dans 3 ans pour le premier lancement, Musk parle de cinq ans au moins.
Pendant ce temps, SpaceX continue de travailler sur son lanceur Falcon 9 dont la principale caractéristique est de permettre la récupération de son premier étage. Une manière de réduire le coût des lancements en réutilisant cette partie cruciale de l'engin. Le 10 janvier, la fusée Falcon a pu livrer son chargement à la station spatiale européenne, mais elle a raté de très peu son atterrissage.
Il s'agissait de faire revenir la fusée à la verticale, de contrôler très finement sa descente, sa trajectoire et son équilibre pour qu'elle se pose sur une plateforme en mer. Une plateforme un peu plus grande qu'un terrain de football et soumise à la houle. Il a manqué un peu de puissance sur les derniers mètres pour ralentir la fusée qui a touché violemment la plateforme en étant mal positionné et a explosé. Le défi technique est impressionnant, tout comme les images filmées depuis la barge d'atterrissage.
SpaceX avait déjà réussi cet exploit avec une fusée de test en novembre. Ce lanceur s'était toutefois élevé bien moins haut que dans le cas présent.