Amazon ne manque jamais une occasion de faire pression sur ses fournisseurs afin d'obtenir une baisse de prix ou des termes de négociation plus favorables, quitte à utiliser des techniques dignes de celles d'un vulgaire supermarché. C'est le cas pour Hachette, mais le monde de l'édition vidéo n'y échappe pas. Warner Bros avait souffert il y a quelques semaines d'un blocage sur les pré-commandes de ses DVD et Blu-ray avant que la major ne cède finalement. C'est actuellement au tour de Disney de subir les affres d'Amazon : sur la boutique américaine d'Amazon, il est impossible de réserver les prochains blockbusters Disney, des Gardiens de la Galaxie à Maléfique. C'est du moins le cas pour les galettes physiques, puisque les versions dématérialisées restent elles proposées normalement à la vente. C'est donc sur la vente des DVD et Blu-ray que cela coince entre Amazon et l'entreprise de divertissement.
L'autre pierre d'achoppement entre Amazon et un de ses fournisseurs concerne la renégociation du contrat avec Hachette. La maison d'édition ne compte pas accepter les demandes de son distributeur, que ce dernier a dévoilées au grand jour : un prix des livres numériques à 9,99$ et une commission sur le prix de vente de 30% (lire : Hachette : Amazon précise ses demandes). Plus de 900 écrivains (John Grisham et Stephen King) ont signé une lettre ouverte rédigée par Douglas Preston, auteur Hachette de thrillers à succès, dans laquelle il reproche à Amazon de transformer les livres en biens de consommation courants, sans considération pour les écrivains — dont le travail a participé du succès du distributeur. Authors United, le groupe de pression mis en place par Preston, invite les lecteurs à contacter directement Jeff Bezos (l'adresse courriel du fondateur d'Amazon est présent dans la lettre ouverte) afin de le faire changer d'avis.
Le distributeur n'a pas tardé à répliquer. Dans une « contre-lettre ouverte » diffusée sur le site Readers United, Amazon explique que les livres numériques doivent être moins chers afin de multiplier le nombre de lecteurs — de la même manière que les livres de poche l'avaient fait au sortir de la deuxième guerre mondiale. Amazon a également proposé trois offres à Hachette, qui ont toutes été refusées. L'entreprise américaine rappelle également la collusion entre les maisons d'édition dont le but a été d'augmenter le prix des livres. Quant aux auteurs, ils partent divisés dans cette bataille, plusieurs écrivains soutenant la démarche d'Amazon comme le montre cette pétition de soutien regroupant plus de 8 000 signatures.