Après des mois (voire des années) de buzz et de rumeurs, Amazon a fini par lancer son premier smartphone en juillet. Le Fire Phone bénéficie d'une technologie innovante d'affichage de son interface qui suit les mouvements de tête de l'utilisateur via quatre caméras en façade, ainsi que d'une fonction « à la Shazam » de reconnaissance d'objets en tout genre (avec possibilité de les commander ensuite sur Amazon). Hélas, comme les premiers tests l'ont démontré, tout cela ressort plus du gimmick que de la fonction essentielle (lire : Fire Phone : le pari qu'Amazon pourrait ne pas tenir).
Les consommateurs ne s'y sont d'ailleurs pas trompés. Amazon n'a émis aucun communiqué de presse triomphant, et pour cause : le Fire Phone serait un maxi flop. D'après Chitika, qui mesure la part de marché des uns et des autres sur son réseau publicitaire, donne une idée de l'absence d'intérêt suscité par ce smartphone : 20 jours après son lancement, le Fire Phone ne représentait que 0,015% de l'activité enregistrée sur Chitika.
En extrapolant les chiffres de comScore, il y a eu mi août entre 175 et 177 millions de smartphones en service aux États-Unis. En y ajoutant un zeste de pondération issue de la sous-indexation du Fire Phone dans les chiffres de Chitika (la prise en compte du volume des utilisateurs du smartphone d'Amazon serait sous-évaluée), on atteint les 33 000 unités vendues. Évidemment, la marge d'erreur existe, mais d'après le savant calcul du Guardian, Amazon reste bien loin d'avoir gagné son pari. Il faut dire aussi que l'entreprise semble tout faire pour empêcher son Fire Phone de rencontrer le succès, en ne le proposant que chez un opérateur en exclusivité (AT&T), à un prix qui positionne le terminal au même niveau qu'un iPhone 5s ou qu'un Galaxy S5.
On voit cependant mal Amazon abandonner trop rapidement son Fire Phone, qui a sans aucun doute nécessité un lourd investissement pour son développement.