Amazon vient de lancer Kindle Unlimited, un service qui offre un accès illimité à un catalogue de 600 000 livres électroniques pour 9,99 $ par mois. La firme de Jeff Bezos attire le chaland (uniquement américain pour le moment) en proposant une période de 30 jours d’essai, et en offrant trois mois d’abonnement à son service de livres audio Audible pour toute inscription à Kindle Unlimited.
Amazon n’a rien inventé en la matière — elle débarque au contraire sur un marché extrêmement concurrentiel dont les meilleurs représentants s’appellent Entitle et Oyster. Un marché qui, comme celui du streaming de musique ou de films, se heurte au problème particulièrement épineux de la rémunération des créateurs. Mais on sait qu’Amazon ne s’encombre pas de ce genre de considérations, elle qui est devenue quasi-incontournable dans le marché du livre.
La société américaine cible particulièrement les amateurs de séries : elle met notamment en avant Hunger Games, Lord of the Rings et Harry Potter. Les rares services de lecture de livres papier sur abonnement étaient ceux qui jouaient sur les mêmes ressorts, c’est-à-dire un nombre limité de titres très rentables et au public loyal — les romans de gare et les romans à l’eau de rose, auxquels s’ajoute aujourd’hui la fiction pour « jeunes adultes ».
Entitle l’avoue sans honte : de tels services ne peuvent être rentable si les clients lisent plus de deux livres par mois. Mais on sait qu’Amazon ne s’encombre pas de ce genre de considérations (bis). D’aucuns s’amuseront que la firme de Jeff Bezos, avec Kindle Unlimited aujourd’hui et la Lending Library il y a quelques mois, s’essaye à réinventer le modèle de la bonne vieille bibliothèque. Qui avait (et a toujours) l’avantage de ne pas faire payer (ou alors quelques euros par an) ses bons conseils et ses bouquins.