À l’occasion du Midem, le Syndicat national de l’édition phonographique a publié son bilan pour l’année 2013. Une année « atypique » : pour la première fois depuis douze ans, le marché français de la musique enregistrée est en progression.
Cette progression est trop timide (+0,92 %) pour que l’on puisse déjà parler de véritable reprise : le fait est que depuis 2002, le marché français de la musique a perdu 62 % de sa valeur, pour ne plus peser que 493,2 millions d’euros. Il faut d’ailleurs ajouter les revenus des droits voisins pour parvenir au chiffre de +2,3 % mis en avant par le Snep.
Ce rebond montre toutefois que c’est bien l’offre musicale qui tire les ventes et le chiffre d’affaires vers le haut. Les sorties d’albums tout au long de l’année ont provoqué une embellie du marché (+1,6 % en physique, +8,7 % en ligne), deux albums ayant franchi la barre du million d’exemplaires (ceux de Zaz et Stromae) et cinq ayant dépassé le demi-million (ceux de Johnny Hallyday, David Guetta, Daft Punk, Bruno Mars et Maitre Gims). Les ventes peu rentables de titres ont elles lourdement chuté (-55 % en physique, -5,3 % en ligne), après des années de progression continue.
Alors que les boutiques en ligne ont consacré la vente « à la découpe », cet engouement pour l’album a surtout profité aux magasins physiques. Les ventes sur les plateformes de téléchargement baissent même de 1,1 % : c’est au streaming que l’on doit la progression de 0,6 % du chiffre d’affaires des ventes dématérialisées. Son chiffre d’affaires a doublé en trois ans et représente désormais 43 % du marché de la musique en ligne ou 10 % du marché de la musique — mais il faut remarquer que l’essentiel de sa croissance est réalisé sur les offres financées par la publicité (+9,6 %) plutôt que sur les abonnements (+1,2 %).
Comme l’admet volontiers le Snep, cette légère progression est une lueur d’espoir, et rien n’est joué pour 2014. Reste que les signes sont positifs, puisque le marché de la vente en ligne arrive à maturité et les échanges P2P ont baissé de 30 % en trois ans selon Nielsen. Principal levier de croissance selon le Syndicat national de l’édition phonographique, une amélioration de la promotion des artistes dans les médias traditionnels, la radio et la télévision étant encore aujourd’hui le principal moyen de découvrir de nouveaux titres.