Nintendo ne pourra pas se dérober, il a maintenant pour obligation de réparer les manettes de sa Switch touchée par le tristement célèbre "Joy-Con Drift". Le fabricant japonais avait déjà plié en 2020 en acceptant de s'occuper de ces accessoires gratuitement, même en dehors de leur période de garantie.
Ce sujet avait toutefois fait l'objet d'une plainte en bonne et due forme, la même année, au niveau européen. L'épilogue en est l'annonce aujourd'hui par la Commission européenne d'une reconnaissance officielle de ce problème par Nintendo et de l'assurance d'une prise en charge sans condition, ou presque.
L’UFC-Que Choisir avait porté plainte contre Nintendo en France en 2020. Dans la foulée plusieurs associations en Europe de défense des consommateurs s'étaient jointes à cette action.
Le BEUC (Bureau européen des unions de consommateurs) avait recueilli 25 000 témoignages de consommateurs européens (dont plus de 9 000 en France). Des joueurs touchés par ce défaut qui voit une usure prématurée de la manette provoquer des mouvements inopinés du personnage : « 60% des dysfonctionnements arrivent après à peine 1 an d'utilisation ».
Nintendo s'est engagé à prendre en charge ces manettes défectueuses pour tous les clients de l'Espace économique européen ainsi que les Suisses et les Britanniques. Le formulaire à utiliser est ici. Même si la manette a dépassé sa période de garantie légale, son fabricant ne pourra refuser, sauf exceptions :
- si le problème est causé par des accessoires conçus pour être utilisés avec les joy-con mais qui n’ont pas été fabriqués par Nintendo ;
- si le joy-con a été utilisé dans le cadre d’une location ou à des fins commerciales ;
- si les dommages sont d’ordre accidentel (une chute du joy-con par exemple) ;
- si le joy-con a été ouvert, à moins qu’il n’y ait clairement aucune corrélation avec le problème ;
- si le bug résulte de dommages accidentels ; de votre négligence ou de la négligence d'un tiers ; d'une utilisation anormale ; d'une quelconque modification ; de l'utilisation de produits n'ayant pas été fournis, agréés ou autorisés par Nintendo pour usage avec la manette ;
- si la manette a été ouverte, modifiée ou réparée par une personne ou entreprise autre que Nintendo ou ses partenaires agréés (sauf s'il n'existe clairement aucune corrélation entre l'ouverture, la modification ou la réparation avec le bug de réactivité du stick de la manette Joy-Con), ou si le numéro de série de la manette a été modifié, dégradé ou retiré.
L'UFC-Que Choisir s'est félicité de cette victoire, son président a déclaré à ce sujet : « Grâce à leur mobilisation, les 7 millions de possesseurs de la Nintendo Switch en France, pourront désormais bénéficier d’une protection renforcée contre l’obsolescence programmée ».
Didier Reynders, commissaire à la justice à Bruxelles préfère parler d'une « obsolescence précoce » de certaines manettes pour laquelle Nintendo offre « Un droit à la réparation gratuite tout au long de leur cycle de vie pour ce problème spécifique ».