Avec les AirTags, Apple ne crée pas un marché ex nihilo. Comme souvent, elle débarque dans un domaine encombré, et espère se distinguer avec une approche originale… et des fonctions propriétaires. Si l’on oublie les breloques qui trainent les mêmes composants depuis dix ans, et ne servent à rien d’autre qu’encombrer les rayons des magasins « tout à un euro », une poignée de fabricants se partagent le marché avec trois grandes catégories de balises.
Les galets à attacher partout
Les AirTags adoptent le format le plus répandu, celui des balises en forme de galets, plus ou moins circulaires et plus ou moins encombrantes. Ces balises sont conçues autour d’une pile bouton CR2032, qui peut être remplacée après avoir rempli son office pendant 6 à 24 mois, à l’exception notable du Tile Sticker, qui finira à la poubelle après trois ans d’utilisation. Apple estime que la pile des AirTags assurera une année de fonctionnement à raison de quatre émissions sonores et d’une localisation précise par jour.
Alors que les AirTags sont parfaitement symétriques, les balises concurrentes possèdent généralement une boucle, et peuvent donc être enfilées sur un trousseau de clés. Lorsque vous comparez les prix des balises, gardez donc à l’esprit que vous devrez probablement acheter un porteclé (à partir de 13,95 € sur l'Apple Store, mais on en trouve de moins chers ailleurs) ou une lanière (à partir de 35 €) avec vos AirTags. Multipliez par le nombre de balises, et cela chiffre vite…
Prenant la forme d’un petit pavé blanc de 3,5 cm de côté pour 6,2 mm d’épaisseur, le Tile Mate est probablement le concurrent le plus redoutable des AirTags. Il est proposé à 24,99 € à l’unité, 47,99 € par deux, ou 69,99 € en lot de quatre. Le Tile Pro double la portée à 122 mètres et augmente le volume de la sonnerie, au prix d’un embonpoint de quelques millimètres, et d’une dizaine d’euros supplémentaires.
Orbit, moins connu que Tile mais pas moins expérimenté, joue la carte de la couleur avec sa balise Keys (env. 20,65 €). C’est l’une des options les plus discrètes, avec un diamètre de 3,4 mm et un poids de 20 grammes, mais aussi celle qui demandera de changer la pile le plus souvent, tous les six mois environ. Tout aussi colorées, les balises Chipolo One tiennent jusqu’à deux ans sur une pile, et sont les plus abordables lorsqu’elles sont achetées en pack de six pour 105 €.
Dans quelques semaines, Chipolo proposera la seule balise tierce qui s’intègrera dans l’application Localiser, au prix encore inconnu. Enfin, les Galaxy SmartTag peuvent être vus comme les AirTags pour les téléphones Samsung, pour 29,90 € l’unité ou 84,90 € les quatre. Toutes ces balises intègrent une sonnerie puissante, entre 90 et 120 dB selon les modèles, et offrent une résistance à l’eau limitée.
Comme les AirTags, le Tile Sticker (39,99 € par deux) et le Cube Shadow (env. 33 €) sont plus résistants, et répondent à l’indice de protection IP67. Ces deux balises sont conçues pour être collées à des appareils. Avec sa forme de galet de 27 mm de diamètre, le Tile Sticker peut être collé à un appareil photo ou une télécommande, mais avec son extrême finesse de 2 mm, le Cube Shadow est plus discret sur le capot d’un ordinateur.
Surtout, et contrairement au Tile Sticker, il possède une pile remplaçable. Cube propose aussi des balises traditionnelles, mais elles ne sont pas distribuées en Europe. Le même problème touche la balise Orbit Protect (env. 24,80 €), qui peut être attachée à la bretelle d’un débardeur, et peut servir de bouton d’alerte. Une pression envoie une notification au « cercle de confiance », deux déclenchent une alarme, et trois envoient une alerte à un service de sécurité.
Les cartes à glisser dans le portefeuille
Si les galets sont très populaires, la plupart des fabricants réputés proposent maintenant des balises en forme de carte, que l’on peut glisser dans son portefeuille. Malgré son nom, la Tile Slim (29,98 €) est aussi épaisse que trois cartes de crédit, et légèrement plus haute. Tile se garde bien de la montrer dans un portefeuille, mais elle pourra être glissée dans la poche d’un sac, ou collée au capot d’un ordinateur. Comme le Sticker, elle devra être jetée une fois sa batterie épuisée, après trois ans d’utilisation environ.
La carte Orbit (env. 29 €) est nettement plus fine et plus légère que les cartes de crédit métalliques des néobanques, mais difficile à trouver en Europe. Qu’importe ! La carte Chipolo la remplace avantageusement : elle est presque deux fois plus petite qu’une carte de crédit, peut être collée à des objets, et vaut 25 € quand elle est achetée en pack de quatre. Pas de pile non plus, mais comme Tile, Chipolo propose un programme d’échange d’une ancienne balise contre une nouvelle à prix réduit.
Les formats originaux
Orbit s’est fait une spécialité des produits originaux, comme le portefeuille intégrant une balise et une batterie, ou la balise miniature qui se colle aux branches des lunettes. De manière plus pragmatique, Invoxia décline son « traqueur GPS » sous la forme d’un collier pour les animaux domestiques ou d’un catadioptre pour les vélos, et même d’un porteclé. Ces traqueurs sont plus lourds et nettement plus chers que les balises, et doivent être rechargés régulièrement, mais utilisent le réseau de télécommunications LoRa pour remonter leur position.
Les balises, elles, se reposent sur le réseau formé par les utilisateurs de leur application. Or même Tile, référence absolue du domaine qui capte 90 % des achats, n’a vendu que 26 millions de balises depuis sa création en 2012. Avec l’immense réseau social physique formé par les iPhone et les autres appareils frappés d’une pomme, ce sont presque un milliard de mouchards qui peuvent retrouver un AirTag perdu. À l’heure du choix, cela fera assurément la différence.