Même si Eddy Cue a assuré qu'Apple était « très fière » du HomePod et que les premières ventes de l'enceinte connectée satisfaisaient le constructeur, la réalité semble moins rose pour le nouvel appareil.
De nombreux analystes ont eu l'occasion de se transformer en oiseaux de mauvais augure, prédisant des ventes modestes. C'est maintenant Mark Gurman de Bloomberg, et ses sources souvent fiables, qui y vont de leur petit couplet sur les performances médiocres du HomePod.
Fin mars, Apple aurait donc réduit les prévisions de ventes de l'enceinte et les commandes auprès d'Inventec, un des sous-traitants qui assemble le HomePod. Pourtant, le lancement avait été couronné d'un certain succès : les précommandes étaient élevées et dans la dernière semaine de janvier, l'appareil captait un tiers du marché des enceintes connectées aux États-Unis, et 72% des revenus du secteur !
Mais les ventes auraient commencé à décliner dès sa disponibilité en boutique. Selon Slice Intelligence, trois semaines après son lancement, les ventes hebdomadaires de l'appareil n'auraient plus représenté que 4% de la catégorie. En février et en mars, la part des revenus s'est réduite à 16% pour le HomePod, contre 68% pour Amazon, Google 8% et Sonos se contentant de 5%.
En tout sur les dix premières semaines de disponibilité, le HomePod pèserait environ 10% du marché américain de l'enceinte connectée, contre 73% pour les appareils Echo d'Amazon et 14% pour le Google Home.
Résultat : les boîtes s'empilent dans les arrière-boutiques. D'après des employés d'Apple Store, il se vendrait moins de dix unités par jour. Pour expliquer cette contre-performance, Mark Gurman avance les limitations de Siri et le prix du produit. Apple met d'abord en avant la qualité audio du HomePod, avec raison car en tant qu'enceinte, l'appareil est plus que convaincant (lire : HomePod : notre avis en attendant la version française).
Quant à Siri, il ne peut c'est vrai rivaliser avec Alexa ou l'Assistant de Google, et Apple a sans aucun doute une part de responsabilité1. Néanmoins, si on se contente de demander à Siri de faire le DJ et de lancer des morceaux depuis Apple Music, force est de constater que cela fonctionne plutôt bien. Pour une enceinte, c'est bien le principal mais ce sera insuffisant pour ceux qui en veulent plus. Et à 350 $, on peut se montrer exigeant.
Même si le niveau des précommandes a été bon semble-t-il, le lancement du HomePod a été entaché par l'absence d'AirPlay 2 et de l'appairage audio, deux fonctions qui devraient arriver avec iOS 11.4. Quant aux fameuses traces blanches laissées par l'appareil sur les meubles en bois ciré ou huilé, Apple est en train de rectifier le tir avec un nouveau matériau, rapporte Bloomberg…
Faut-il pour autant craindre à un avenir « à la iPod Hi-Fi » pour la nouvelle enceinte d'Apple ? Sans doute pas. Le constructeur a les moyens de soutenir à bout de bras un produit qui ne rencontre pas immédiatement le succès. Et puis le HomePod est encore loin d'avoir porté tous ses fruits : l'enceinte n'est disponible que dans trois pays (États-Unis, Royaume-Uni et Australie), avec deux autres gros marchés en ligne de mire — la France et l'Allemagne.
On nous a laissé entendre qu'il y aurait du nouveau dans les Apple Store français dans le courant de la semaine prochaine… pourquoi pas le HomePod !
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Apple est aussi tenue par sa volonté de respecter la vie privée des utilisateurs. ↩︎