Les objets connectés sont la grande affaire actuelle du secteur des technologies, et pour cause : après les smartphones et les tablettes, il s’agit du prochain marché à investir, et les constructeurs ne s’y sont pas trompés. Apple compte d’ailleurs chapeauter l’ensemble avec HomeKit, un ensemble d’APIs qui faciliteront la vie des utilisateurs en intégrant les objets en question au sein de l’écosystème iOS (lire : HomeKit : Apple au centre de la maison intelligente).
La Commission européenne prévoit ainsi une véritable explosion du nombre d’objets connectés : l’Europe devrait compter 80 milliards de ces périphériques d’ici 2020, contre 25 milliards en 2015, soit 7 objets par personne; en 2012, chaque habitant possédait deux items connectés. GfK pronostique de son côté un chiffre d’affaires du secteur s’établissant à 400 millions d’euros en 2015. 14% des jeunes de 18 à 25 ans possède un appareil connecté, qu’il s’agisse d’une montre, un traqueur d’activité, ou une balance intelligente — ce dernier équipement se retrouve d’ores et déjà dans les salles de bain de 6% des Français. 11 millions d’entre eux auront un objet connecté à l’horizon 2017; mais pour 49%, ces appareils restent encore trop onéreux.
Toucan Loco, une société qui se donne pour objectif d’accompagner les entreprises sur le long chemin vers la démocratisation de l’accès aux données, a réalisé une étude au long cours au sujet des objets connectés. D’après cet état des lieux basé sur une quarantaine d’initiatives d’entreprises, les start-up françaises peuvent tirer leur épingle du jeu : Withings, Parrot ou Netatmo font ainsi partie des meilleurs joueurs au monde dans ce secteur, ce qui n’est d’ailleurs pas tombé dans l’oreille d’un sourd. Une « Cité de l’objet connecté » va ainsi voir le jour à Angers, qui va regrouper un maximum des acteurs de ce marché sous un même toit. Et en l’absence des cadors habituels (exception faite des tentatives encore peu concluantes de Samsung et Sony, Nike ayant décidé d’abandonner le marché des bracelets), ces jeunes pousses peuvent encore pousser leur avantage. Ce d’autant qu’il reste encore des secteurs à investir comme l’agroalimentaire ou le textile.
En matière de distribution, ce marché des objets connectés ouvre la porte à nouveaux entrants : Lick, qui s’est porté acquéreur de 17 boutiques Phone House, va les recycler d’ici la fin de l’année en points de vente pour ce type de produit. La Fnac propose également entre bouquins et DVD des périphériques intelligents. Et au vu de l’imagination des fabricants (de la brosse à dent au verre qui sait tout), l’avenir s’annonce radieux pour ces distributeurs.