Devant l'offensive d'Apple et de Google pour occuper le terrain des tableaux de bord, Microsoft ne pouvait rester sur le bord de la route. L'éditeur, un pionnier des systèmes embarqués dans les voitures (notamment utilisé par Ford avec son myTouch), a développé dans le plus grand secret Windows in the car, sur lequel il a levé le voile cette semaine durant les journées BUILD.
Avec un nom pareil, la ressemblance avec un certain iOS in the car, devenu depuis CarPlay, s'impose et effectivement, les deux systèmes partagent beaucoup de points communs. Le principal est que Windows in the car affiche sur l'écran du tableau de bord une version adaptée à la conduite de plusieurs applications Windows Phone (il faudra bien sûr connecter son smartphone Windows Phone au système de la voiture). L'interface à base de tuiles du système d'exploitation s'adapte plutôt bien à ce type d'utilisation où il ne s'agit pas nécessairement de faire beau, mais facilement accessible.
Windows in the car permet actuellement de lire la bibliothèque musicale, la radio Xbox, les messages, de passer un appel, d'accéder à l'app de cartographie de Windows Phone, … Bref, tout cela ressemble effectivement beaucoup aux services de CarPlay. La démonstration réalisée durant la conférence BUILD (visible dans son intégralité ici) n'est pas sans heurt puisque le logiciel de Microsoft a planté… signe qu'il reste encore beaucoup de travail à l'éditeur qui a peut-être été pris par surprise avec la présentation de CarPlay en mars (lire : Apple lance CarPlay avec de nombreux constructeurs). Étant donné l'usage en conduite qui sera fait de Windows in the car, il vaut mieux bétonner la fiabilité du système.
Microsoft distingue son offre de celle d'Apple sur plusieurs points. Là où CarPlay utilise une connexion QNX entre l'iPhone et l'écran du tableau de bord, Redmond a fait le choix de MirrorLink, une technologie développée dans le centre de recherche de Nokia à Palo Alto, dont les premières démonstrations remontent à 2009. Nokia, avec Symbian, et Sony pour son smartphone Xperia Z, le mettent déjà à profit. MirrorLink s'est assuré le soutien de plusieurs constructeurs comme Honda, Toyota, Volkswagen et Citroën, tandis que Pioneer et Alpine planchent sur une compatibilité avec les systèmes embarqués à installer dans les voitures après l'achat.
Microsoft compte également proposer aux développeurs de concevoir leurs propres applications - en témoigne la présence d'une tuile Marketplace. Du côté d'Apple, il faut en passer par une autorisation en bonne et due forme avant, peut-être, que le constructeur ouvre en grand les portes de CarPlay (lire : CarPlay : l'accord d'Apple nécessaire pour les applications tierces).
Si du côté de CarPlay, les premiers véhicules compatibles sortiront cette année, Microsoft n'a pas précisé de date de lancement; l'éditeur n'a pas indiqué non plus si des constructeurs automobiles allaient équiper leurs systèmes de divertissement avec Windows in the car. Il s'agit clairement pour Microsoft de prendre date auprès des fabricants, une manière de leur dire « nous aussi ».