Après deux mois passés avec Android (lire : Deux mois avec Android : notre verdict), nous avons réitéré l'expérience avec Windows Phone 7.
Windows Phone 7 arrive plus de trois ans après la sortie de l'iPhone, et représente une véritable remise à plat de la stratégie mobile de Microsoft. Dans un premier temps, la firme de Redmond a tenté de continuer avec son vénérable Windows Mobile, mais la prise en compte du tactile, des applications et des nouvelles capacités multimédia nécessitait de partir d'une feuille blanche.
L'hypothèse de départ de cet aperçu est la même que la dernière fois : pour pouvoir parler de Windows Phone 7 dans ces colonnes, il faut bien l'avoir utilisé un peu plus que pendant 5 minutes au détour d'une conférence de presse. Au passage, et parce que nous sommes avant tout utilisateurs d'iPhone, la comparaison s'impose, au point de se demander si un Windows Phone 7 peut-être une alternative pour l'utilisateur d'iOS et d'iTunes.
Cet aperçu n'est pas à proprement parler un test complet de Windows Phone 7 ou d'un matériel en particulier, ni une comparaison frontale et aveugle avec l'iPhone et iOS, mais plutôt un ressenti subjectif d'un utilisateur d'iPhone après un mois en compagnie de Windows Phone 7 (dont près de deux semaines comme seul et unique téléphone).
Windows Phone 7 : après l'heure, c'est encore l'heure
Il nous faut néanmoins préciser que nous avons utilisé deux téléphones différents : un HTC 7 Trophy et un Samsung Omnia 7. Le HTC 7 Trophy est un smartphone de milieu de gamme aux caractéristiques somme toute très communes : nous l'avons donc choisi comme remplaçant de l'iPhone pendant près de deux semaines, car il risque fort d'être le Windows Phone 7 le plus vendu. Le Samsung Omnia 7 représente quant à lui le haut de gamme, et se rapproche un peu plus de l'iPhone 4 avec sa construction en partie métallique. Le Samsung Omnia 7 possède un écran 4" Super AMOLED 800x480 pixels aux couleurs vives, mais parfois trop contrastées et tirant sur le bleu, un appareil photo 5MP avec flash LED (et vidéo 720p) et 8 Go de stockage. Le HTC 7 Trophy, quant à lui, possède un écran 3,8" 800x480 pixels de qualité moyenne, un appareil photo 5MP avec flash (et vidéo 720p) et 8 Go de stockage. L'un comme l'autre utilise un processeur 1 GHz Snapdragon, le premier se distinguant par sa finition, alors que le deuxième, plus bas de gamme, met l'accent sur le son (Dolby Mobile, SRS WOW HD). De fait, les deux smartphones sont très semblables : ils doivent respecter le cahier des charges de Microsoft qui impose la présence de trois boutons de navigation (retour, accueil, recherche, physiques ou tactiles), ainsi que d'un bouton pour déclencher l'appareil photo, doté au moins d'un capteur 5MP et HD 720p. L'utilisation des deux appareils est donc très similaire, y compris dans l'interface de Windows Phone 7, que les fabricants ne peuvent personnaliser.
On aurait du mal à confondre l'interface de Windows Phone 7 avec celle d'un autre OS : tous les systèmes mobiles utilisent à peu près la même métaphore, organisant les applications sous la forme d'une grille d'icônes. Certains à qui on a montré les téléphones de test se sont longuement gratté la tête, mais l'interface n'est finalement pas si difficile que ça à comprendre. Les habitués de Windows Mobile reconnaîtront l'écran de verrouillage, qui affiche un fond d'écran, la date et l'heure, mais aussi le nombre de courriel et de SMS à lire et le prochain événement de calendrier. On aimerait que celui de l'iPhone en fasse autant. On déverrouille le téléphone en glissant ce panneau vers le haut. On arrive alors au plat de résistance, qui se résume facilement : tuiles, liste des applications, hubs.
Mais sans applications, une plateforme mobile n'est rien. Là encore, Microsoft a fait un choix intéressant, en forçant les développeurs à passer par XNA ou Silverlight : la première technologie est utilisée pour le développement de jeux pour la Xbox, et la deuxième pour le développement d'applications riches. Deux technologies bien connues (et assez facile d'accès en ce qui concerne Silverlight), la force de frappe de Microsoft assurant d'un certain succès auprès des développeurs — du moins en théorie. Il y a environ 3.000 applications dans le Windows Marketplace aujourd'hui. On peut dire de manière très empirique qu'il y a du bon, parfois très bon, mais aussi du mauvais, voire l'affreusement horrible et inutile — mais on pourrait dire la même chose de l'App Store ou de l'Android Market. On a l'impression qu'il y a un creux dans la tarification : beaucoup d'applications sont gratuites, et l'on passe rapidement à des tarifs autour des 3 à 5 €, sans la pléthore d'applications autour de l'euro.
On a parfois tendance à l'oublier, mais les smartphones sont aussi des moyens de communication. La qualité de la partie téléphonie dépend grandement des modèles, mais nous n'avons remarqué aucun problème matériel. Côté messages, Windows Phone 7 supporte les accusés de réception. C'est l'occasion de parler des notifications : le haut de l'écran est toujours plus ou moins vide, n'affichant que l'heure. Si le niveau de batterie devient critique, une petite icône s'affiche. Si l'on veut voir le niveau des connexions réseau, il faut alors passer son doigt sur cette zone. Mais cet espace sert aussi à afficher des notifications : disponibilité d'un nouveau réseau WiFi, arrivée d'un SMS ou d'un accusé de réception… Il suffit de les balayer hors de l'écran pour les masquer. On le dit à chaque test : tout système moins intrusif que celui d'iOS est un bon système.
Le client courriel de WP7 dispose d'une section n'affichant que les messages non lus, ou que les messages urgents. Pratique.
Windows Phone 7 supporte les serveurs Exchange, IMAP et POP, et est capable de rapidement configurer un compte Gmail ou Yahoo!. L'application Calendrier est au moins aussi mauvaise que le client courriel est bon : aucune vue n'est particulièrement satisfaisante pour la gestion des événements. À l'inverse, l'interface Metro est très adaptée pour la lecture des courriels, même si Microsoft tombe à nouveau dans le travers des fonctions cachées en masquant le fait que l'on peut taper sur le côté d'un courriel pour rapidement le sélectionner.
Contrairement à l'iPhone et comme les Androphones, les smartphones Windows Phone 7 ne sont pas ceux qui passeront le plus de temps connectés à un ordinateur. Sous Windows, c'est le très agréable logiciel Zune qui assure la synchronisation. Sur Mac, il faudra utiliser Windows Phone 7 Connector, un petit logiciel qui vient piocher dans la bibliothèque iTunes (musique, vidéos, podcasts) et iPhoto (photos) et permet de les synchroniser avec son téléphone. Ce n'est pas le logiciel le plus abouti qu'on n'ait vu, mais ça fonctionne, et c'est en tout cas suffisant pour transférer quelques morceaux. Windows Phone 7 est en effet clairement tourné vers le nuage : c'est là que résident courriels, contacts et calendriers, mais aussi la musique. L'application musicale de Windows Phone 7 s'appelle en effet Zune, et Microsoft tente toujours de placer son Zune Pass, sorte de Spotify à 9,99 € par mois. Nous avons eu l'occasion d'en profiter pendant la période d'essai de 14 jours : là encore, le fonctionnement est plutôt transparent, même si la sélection est parfois un peu chiche. Pareil pour les images et les vidéos : tout ce qui sort du capteur du téléphone peut être envoyé automatiquement sur Skydrive, l'iDisk de Redmond. Non seulement tout est donc sauvegardé en ligne, mais tout peut donc être récupéré depuis n'importe quel navigateur. Bref, si l'on utilise un service centralisant courriels, contacts et calendriers, on pourra sans peine utiliser un smartphone Windows Phone 7 sur Mac : le Connector permet largement de s'en sortir. Si l'on se repose par contre sur iCal et le Carnet d'adresses en local sans synchronisation avec un service en ligne, la situation sera plus épineuse. Un simple compte Gmail réglera le plus souvent l'affaire, mais tout le monde n'en veut pas : il faut donc être conscient de cette petite faiblesse. Pour conclure
Ambitieux et prometteur sont deux mots qui résument bien Windows Phone 7. Microsoft a fait de réels efforts, et a innové, et cela doit être salué. Les choix effectués sont convaincants, mais pas consensuels : soit on adorera l'interface Metro et Windows Phone 7, soit on détestera — mais on aura du mal à y rester indifférent, c'est déjà une victoire pour la firme de Redmond. Tout n'est pas parfait : certains points d'interface pourraient être discutés, il y a çà et là quelques bogues gênants, notamment avec le Marketplace, mais l'essentiel est là. Les prochaines mises à jour devraient apporter le copier-coller, mais aussi la messagerie vocale visuelle ou des fonctions VoIP. Mais malgré tout l'enthousiasme de Microsoft, ce sont pourtant les développeurs qui feront le succès de Windows Phone 7. La firme de Redmond a fait des choix technologiques intéressants qui peuvent lui garantir un certain succès, à la condition qu'elle maintienne de bonnes relations avec sa communauté (lire : Windows Phone 7 : les développeurs voient le bout du tunnel). Si la mayonnaise monte de ce côté-là, il faudra surveiller cette plateforme, dernière chance pour Microsoft de s'imposer comme un acteur crédible dans le domaine des smartphones.
Il nous faut néanmoins préciser que nous avons utilisé deux téléphones différents : un HTC 7 Trophy et un Samsung Omnia 7. Le HTC 7 Trophy est un smartphone de milieu de gamme aux caractéristiques somme toute très communes : nous l'avons donc choisi comme remplaçant de l'iPhone pendant près de deux semaines, car il risque fort d'être le Windows Phone 7 le plus vendu. Le Samsung Omnia 7 représente quant à lui le haut de gamme, et se rapproche un peu plus de l'iPhone 4 avec sa construction en partie métallique. Le Samsung Omnia 7 possède un écran 4" Super AMOLED 800x480 pixels aux couleurs vives, mais parfois trop contrastées et tirant sur le bleu, un appareil photo 5MP avec flash LED (et vidéo 720p) et 8 Go de stockage. Le HTC 7 Trophy, quant à lui, possède un écran 3,8" 800x480 pixels de qualité moyenne, un appareil photo 5MP avec flash (et vidéo 720p) et 8 Go de stockage. L'un comme l'autre utilise un processeur 1 GHz Snapdragon, le premier se distinguant par sa finition, alors que le deuxième, plus bas de gamme, met l'accent sur le son (Dolby Mobile, SRS WOW HD). De fait, les deux smartphones sont très semblables : ils doivent respecter le cahier des charges de Microsoft qui impose la présence de trois boutons de navigation (retour, accueil, recherche, physiques ou tactiles), ainsi que d'un bouton pour déclencher l'appareil photo, doté au moins d'un capteur 5MP et HD 720p. L'utilisation des deux appareils est donc très similaire, y compris dans l'interface de Windows Phone 7, que les fabricants ne peuvent personnaliser.
Trois des boutons obligatoires sur tout smartphone Windows Phone 7
Microsoft se place donc entre l'approche d'Apple et celle de Google : d'autres fabricants peuvent utiliser le logiciel et ont une certaine liberté quant au matériel, mais la firme de Redmond a établi un jeu de règles suffisamment restrictives pour éviter la fragmentation qu'on a pu voir apparaître avec Android. Par certains aspects, Microsoft a donc utilisé le fait d'être en retard à bon escient.
On pourrait craindre une trop grande uniformité du fait de ce cahier des charges, et il est vrai que ce sera le cas en France, où tous les modèles commercialisés se résument à un grand écran tactile. Il semble pourtant que les fabricants aient suffisamment de latitude pour proposer divers types de téléphones, comme le séduisant Dell Venue Pro qui cumule construction métallique, grand écran AMOLED de 4,1" protégé par du verre Gorilla et clavier coulissant (orientation portrait). L'Omnia 7 fait aussi certains choix en cachant le port miniUSB derrière une trappe coulissante ou en plaçant le bouton de verrouillage sur la tranche du téléphone, sous l'index d'un gaucher ou le pouce d'un droitier.
Une interface… différenteOn aurait du mal à confondre l'interface de Windows Phone 7 avec celle d'un autre OS : tous les systèmes mobiles utilisent à peu près la même métaphore, organisant les applications sous la forme d'une grille d'icônes. Certains à qui on a montré les téléphones de test se sont longuement gratté la tête, mais l'interface n'est finalement pas si difficile que ça à comprendre. Les habitués de Windows Mobile reconnaîtront l'écran de verrouillage, qui affiche un fond d'écran, la date et l'heure, mais aussi le nombre de courriel et de SMS à lire et le prochain événement de calendrier. On aimerait que celui de l'iPhone en fasse autant. On déverrouille le téléphone en glissant ce panneau vers le haut. On arrive alors au plat de résistance, qui se résume facilement : tuiles, liste des applications, hubs.
L'écran de verrouillage
Les tuiles composent l'écran d'accueil, auquel on peut accéder à tout moment à l'aide de la touche Windows. Ces tuiles ne sont pas à proprement parler des raccourcis de lancement (iOS, webOS…), mais ce ne sont pas non plus des widgets (Android…) : elles sont un peu les deux. Certaines sont en effet statiques : elles ressemblent à une grosse icône, on appuie dessus, le logiciel se lance. D'autres sont dynamiques : la tuile Calendrier affiche le prochain événement de calendrier, la tuile Photos affiche une photo, alors que les tuiles SMS ou courriel affichent le nombre de messages à lire.
C'est au développeur de tirer parti du dynamisme des tuiles, mais cela implique de mettre en place un système de push côté serveur, à la manière d'iOS. Peu de développeurs utilisent donc des tuiles dynamiques, alors qu'afficher le dernier tweet sur la tuile Twitter serait très utile. En l'état, le système est incomplet, mais prometteur.
Toujours sur l'écran d'accueil, si l'on défile vers la droite, on trouve la liste des applications. Celle-ci est organisée sous forme alphabétique, et peut parfois être assez longue : on pourrait donc penser que cette organisation est contre-productive, mais ce n'est pas le cas. On sait dans quelle application on veut aller : on ne cherche donc pas son icône sur le énième écran, mais simplement son nom.
C'est là que l'on remarque un des points forts de Windows Phone 7 : l'interface répond parfaitement au toucher, les défilements sont rapides (avec le même comportement à impulsion que sur iOS, et donc les mêmes variations d'accélération selon la force mise dans le mouvement). Bref, l'interface est fluide, malgré des transitions parfois un peu longuettes qui sont certes jolies, mais mériteraient d'être raccourcies.
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Une fois que l'on a compris le système de tuiles et de la liste d'applications, il reste à lancer un hub. Le mot « hub » est une expression un peu pompeuse pour désigner des applications fournies avec le système et servant à accéder de manière centralisée à certains contenus : la musique et les vidéos avec le hub Zune, les applications et contenus payants avec le hub Marketplace, les jeux dans le hub Xbox Live, les photos dans le hub… Photos, et les contacts dans le hub… oui, Contacts.
Le hub Contacts est un bon exemple pour expliquer la logique de l'interface Metro choisie par Microsoft. Il est représenté par une tuile dynamique montrant les photos des différents contacts. Lorsqu'on le lance, on arrive sur un répertoire alphabétique classique : si la liste est très longue, on peut cliquer sur une lettre pour afficher l'alphabet et pouvoir sauter rapidement dans la liste. On peut aussi appuyer sur le bouton recherche pour chercher dans la liste. Du texte dépasse sur la droite : cela indique que l'on peut défiler vers la droite pour accéder à du contenu supplémentaire.
Les différents hubs : on comprend bien qu'il faut défiler sur le côté pour accéder aux différentes sections.
On arrive alors sur une section « Quoi de neuf ? », qui affiche le statut de vos contacts sur Windows Live et Facebook. La gestion des réseaux sociaux est assez complète dans Windows Phone 7, qui fusionne automatiquement les informations issues de votre carnet d'adresses avec celles des réseaux sociaux. Vous pouvez commenter les statuts directement depuis la fiche d'un contact, et mettre à jour le vôtre depuis votre propre fiche. Enfin, si l'on défile encore vers la droite, on accède à la liste des contacts récents sous la forme d'une grille de photos — photos qui là encore proviennent des réseaux sociaux.
On peut transformer un contact en tuile pour y accéder rapidement. Cette tuile est dynamique, affichant son nom, sa photo ou son dernier message sur les réseaux sociaux. Le seul problème est de trouver comment faire : il faut laisser son doigt appuyé pour convoquer un menu contextuel qui permet d'« épingler » votre contact à l'écran d'accueil. Ce menu contextuel caché derrière un appui long se retrouve dans tout le système et est notre principale critique à l'encontre de l'interface de Windows Phone 7. Il fait perdre du temps et est le seul élément de l'interface à ne pas être suggéré d'une manière ou d'une autre, et donc est d'autant plus contre-intuitif qu'il est largement utilisé dans le système, du réarrangement des tuiles à la suppression d'une application.
L'interface Metro de Windows Phone 7 est donc cohérente, et extrêmement convaincante, malgré un premier abord un peu froid. On pourrait vouloir un peu plus de personnalisation (libre choix de la couleur des tuiles, fond d'écran personnalisé derrière les tuiles), on pourrait vouloir que certains aspects soient retravaillés (notamment les horribles fonds d'écrans choisis automatiquement dans certains hubs et qui nuisent parfois à la lisibilité), mais cette plateforme nous fait le même effet de fraîcheur que l'iPhone en 2007.
Marketplace : du bon et du moins bonMais sans applications, une plateforme mobile n'est rien. Là encore, Microsoft a fait un choix intéressant, en forçant les développeurs à passer par XNA ou Silverlight : la première technologie est utilisée pour le développement de jeux pour la Xbox, et la deuxième pour le développement d'applications riches. Deux technologies bien connues (et assez facile d'accès en ce qui concerne Silverlight), la force de frappe de Microsoft assurant d'un certain succès auprès des développeurs — du moins en théorie. Il y a environ 3.000 applications dans le Windows Marketplace aujourd'hui. On peut dire de manière très empirique qu'il y a du bon, parfois très bon, mais aussi du mauvais, voire l'affreusement horrible et inutile — mais on pourrait dire la même chose de l'App Store ou de l'Android Market. On a l'impression qu'il y a un creux dans la tarification : beaucoup d'applications sont gratuites, et l'on passe rapidement à des tarifs autour des 3 à 5 €, sans la pléthore d'applications autour de l'euro.
L'application du Figaro reprend le concept du hub.
Il est encore un peu tôt pour se prononcer sur le succès ou non de cette plateforme : tous les grands poncifs sont là, de Twitter et les autres réseaux sociaux à quelques sites d'informations, dont Le Figaro qui aurait mieux fait de s'abstenir tant son application est lente. Le Monde, par exemple, n'a pas son application, mais rien n'empêche alors de se tourner vers le site Web, qui fonctionne parfaitement bien dans le navigateur, à mi-chemin entre Internet Explorer 7 et IE 8 — et donc largement imparfait, d'autant qu'il se limite à 6 onglets et se comporte différemment en mode portait et en mode paysage, mais suffisant pour la navigation quotidienne.
Le principe de téléchargement est on ne peut plus simple : on commence par associer sa carte bleue à son compte Windows Live, ce qui se fait malheureusement sur un site Internet et pas directement dans le Marketplace. Le compte Windows Live enregistre toutes les transactions. Une fois le téléchargement lancé, on reste dans le Marketplace pour continuer à naviguer, avantage appréciable par rapport à l'App Store, mais une fois le téléchargement terminé, le seul moyen de la lancer et de retourner à la liste des applications. Un bouton dans le Marketplace pour lancer l'application aurait été bien pensé.
Du fait des limitations du système, peu d'applications tirent parti des tuiles dynamiques — aucune de celles que nous avons téléchargées ne provenant pas de Microsoft, en fait. Du fait là encore des limitations du système, aucune application non-Microsoft n'est multitâche — on aura du mal à s'en moquer en ayant subi cela trois ans avec l'iPhone, d'autant qu'il semble que la firme de Redmond améliorera les choses prochainement.
Malgré ces défauts, la plupart des applications respectent la charte graphique de WP7 (typographie mise en avant, défilement panoramique), chacune apportant sa petite touche, avec plus ou moins de réussite. On se retrouve donc dans une situation similaire à celle d'iOS dans laquelle l'apparence des applications est assez cohérente, ce qui n'est pas désagréable.
Une petite Xbox ?
Mais un des points forts de Windows Phone 7 est certainement Xbox Live, à la fois réseau social de joueurs et hub regroupant les jeux. Il y a deux catégories de jeux sous WP7 : ceux des grands studios, de Microsoft à Gameloft en passant par EA, THQ, PopCap ou Konami, qui s'intègrent à Xbox Live, et les autres, qui ne s'y intègrent généralement pas et sont d'une qualité souvent (très) inférieure. Et non, il n'y a ni Angry Birds, ni Doodle Jump (mais Flight Control, si) : on est ici dans un registre plutôt console que casual gaming.
Le hub Xbox Live est à la fois un réseau social comme le Game Center (actualités, avatar, invitations à jouer, scores et réalisation), mais permet aussi d'accéder à sa collection de jeux.
Le prix moyen des jeux est donc assez élevé : quelques-uns sont à 2,99 €, mais la plupart se vendent pour 4,99 € à 6,49 €. Une fois installés, ils ne sont pas listés parmi les applications, mais directement dans le hub Xbox Live. Xbox Live est d'abord et avant tout un réseau social de joueurs : on y créé son avatar, que l'on peut personnaliser, et on peut alors courir derrière les réalisations et autres trophées.
Le jeu The Harvest. En haut, une notification affiche le déblocage d'une réalisation.
Si Flowerz, Bejeweled ou Tetris sont plutôt simples, des jeux comme Need for Speed, Twin Blades, Assassin's Creed ou surtout The Harvest montrent le potentiel de cette plateforme. La sélection est pour le moment limitée à quelques dizaines de titres, mais la qualité est au rendez-vous : c'est un aspect de Windows Phone 7 qu'il faudra surveiller avec intérêt, tant le jeu vidéo est devenu partie prenante du succès des plateformes mobiles.
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Un système communicatifOn a parfois tendance à l'oublier, mais les smartphones sont aussi des moyens de communication. La qualité de la partie téléphonie dépend grandement des modèles, mais nous n'avons remarqué aucun problème matériel. Côté messages, Windows Phone 7 supporte les accusés de réception. C'est l'occasion de parler des notifications : le haut de l'écran est toujours plus ou moins vide, n'affichant que l'heure. Si le niveau de batterie devient critique, une petite icône s'affiche. Si l'on veut voir le niveau des connexions réseau, il faut alors passer son doigt sur cette zone. Mais cet espace sert aussi à afficher des notifications : disponibilité d'un nouveau réseau WiFi, arrivée d'un SMS ou d'un accusé de réception… Il suffit de les balayer hors de l'écran pour les masquer. On le dit à chaque test : tout système moins intrusif que celui d'iOS est un bon système.
Le client courriel de WP7 dispose d'une section n'affichant que les messages non lus, ou que les messages urgents. Pratique.
Le clavier de WP7 est assez agréable, malgré son aspect très « plat ».
Nous avons eu quelques soucis de lecture avec certains courriels HTML, mais aucun avec les pièces jointes : il faut malheureusement télécharger Adobe Reader pour lire les PDFs, mais les documents Office sont bien supportés, même si les mises en page les plus riches sont parfois oubliées.
La rédaction d'un courriel est assez agréable grâce au bon clavier virtuel de Windows Phone 7. Il nécessite un petit temps d'adaptation, mais dispose d'une très bonne auto-correction, ainsi que d'une autocomplétion très pratique (un rang de mots probables s'affiche au-dessus du clavier). La touche des smileys est une bonne idée, mettre le symbole @ sur la deuxième page du clavier un peu moins. Assez bizarrement, le clavier n'est pas beaucoup plus grand en mode paysage qu'en mode portrait : la plupart des applications ne font que centrer le clavier du mode portrait lorsque l'on tient le téléphone à l'horizontale. Simple bogue ou véritable fonction, difficile de comprendre…
Ami du Mac, mais de loinContrairement à l'iPhone et comme les Androphones, les smartphones Windows Phone 7 ne sont pas ceux qui passeront le plus de temps connectés à un ordinateur. Sous Windows, c'est le très agréable logiciel Zune qui assure la synchronisation. Sur Mac, il faudra utiliser Windows Phone 7 Connector, un petit logiciel qui vient piocher dans la bibliothèque iTunes (musique, vidéos, podcasts) et iPhoto (photos) et permet de les synchroniser avec son téléphone. Ce n'est pas le logiciel le plus abouti qu'on n'ait vu, mais ça fonctionne, et c'est en tout cas suffisant pour transférer quelques morceaux. Windows Phone 7 est en effet clairement tourné vers le nuage : c'est là que résident courriels, contacts et calendriers, mais aussi la musique. L'application musicale de Windows Phone 7 s'appelle en effet Zune, et Microsoft tente toujours de placer son Zune Pass, sorte de Spotify à 9,99 € par mois. Nous avons eu l'occasion d'en profiter pendant la période d'essai de 14 jours : là encore, le fonctionnement est plutôt transparent, même si la sélection est parfois un peu chiche. Pareil pour les images et les vidéos : tout ce qui sort du capteur du téléphone peut être envoyé automatiquement sur Skydrive, l'iDisk de Redmond. Non seulement tout est donc sauvegardé en ligne, mais tout peut donc être récupéré depuis n'importe quel navigateur. Bref, si l'on utilise un service centralisant courriels, contacts et calendriers, on pourra sans peine utiliser un smartphone Windows Phone 7 sur Mac : le Connector permet largement de s'en sortir. Si l'on se repose par contre sur iCal et le Carnet d'adresses en local sans synchronisation avec un service en ligne, la situation sera plus épineuse. Un simple compte Gmail réglera le plus souvent l'affaire, mais tout le monde n'en veut pas : il faut donc être conscient de cette petite faiblesse. Pour conclure
Ambitieux et prometteur sont deux mots qui résument bien Windows Phone 7. Microsoft a fait de réels efforts, et a innové, et cela doit être salué. Les choix effectués sont convaincants, mais pas consensuels : soit on adorera l'interface Metro et Windows Phone 7, soit on détestera — mais on aura du mal à y rester indifférent, c'est déjà une victoire pour la firme de Redmond. Tout n'est pas parfait : certains points d'interface pourraient être discutés, il y a çà et là quelques bogues gênants, notamment avec le Marketplace, mais l'essentiel est là. Les prochaines mises à jour devraient apporter le copier-coller, mais aussi la messagerie vocale visuelle ou des fonctions VoIP. Mais malgré tout l'enthousiasme de Microsoft, ce sont pourtant les développeurs qui feront le succès de Windows Phone 7. La firme de Redmond a fait des choix technologiques intéressants qui peuvent lui garantir un certain succès, à la condition qu'elle maintienne de bonnes relations avec sa communauté (lire : Windows Phone 7 : les développeurs voient le bout du tunnel). Si la mayonnaise monte de ce côté-là, il faudra surveiller cette plateforme, dernière chance pour Microsoft de s'imposer comme un acteur crédible dans le domaine des smartphones.