Mark Zuckerberg a été très clair à ce sujet : Facebook n'a aucun intérêt à se lancer dans la téléphonie avec un modèle taillé sur mesure pour le réseau social. Si des fabricants veulent cependant aller plus loin qu'une simple intégration du réseau social pour aller vers la conception d'un téléphone dont Facebook est le cœur, Zuckerberg et ses équipes seront prêtes à aider. Ce sont ainsi une douzaine de téléphones du genre qui devraient voir le jour en 2011, et les deux premiers sont signés HTC.
HTC Salsa
Le fabricant taiwanais entre dans la danse avec le ChaCha et le Salsa, qui disposent d'une touche Facebook permettant d'interagir avec le réseau social. L'un comme l'autre utilisent Android 2.4 avec une interface Sense revue et corrigée pour faire tourner l'utilisation de ces modèles autour de Facebook.
Le Salsa est un smartphone tout tactile 3,4" 480x320 des plus classiques, reprenant le langage visuel de HTC qui commence doucement à vieillir. Le ChaCha, lui, utilise une disposition plutôt rare côté Androphones : c'est un appareil de type BlackBerry avec clavier complet surmonté d'un écran tactile 2,6" 480x320. Les deux modèles partagent leurs entrailles : un SoC Qualcomm MSM 7227 avec un processeur 600 MHz, 512 Mo de RAM, une webcam VGA en façade et un capteur 5MP au dos. Des smartphones d'entrée de gamme donc, qui devraient être à peine plus chers que le Wildfire S — le public ciblé est plutôt jeune.
HTC ChaCha. Si HTC veut faire les mêmes pour Twitter, on propose Rumba et Mambo.
L'intégration de Facebook est très poussée : lorsque quelqu'un vous appelle, une fiche s'affiche sur votre écran avec son dernier statut Facebook, son avatar du moment, et vous prévient même si son anniversaire approche ! Les événements Facebook sont intégrés à votre calendrier, les statues de vos amis intégrés à une application Horloge, et on trouve enfin une application dédiée au chat Facebook.
Le bouton Facebook lui-même est contextuel : c'est d'abord une diode de notification s'illuminant dès que l'on peut interagir. Vous venez de prendre une photo ? Appuyez sur le bouton pour l'envoyer à Facebook — même chose avec une vidéo. Vous aimez une page Web ? Appuyez sur le bouton… pour l'envoyer à Facebook. Vous avez quelque chose de certainement très intéressant à dire ? Appuyez longuement sur le bouton pour convoquer un formulaire adapté. Bref, si HTC n'a jamais prononcé le mot, il s'agit de véritables Facebook Phones.
Gemalto va encore plus loin : le fabricant de cartes SIM ne voit pas pourquoi Facebook serait réservé aux smartphones et propose donc une implémentation SIM du réseau social qui permet de l'utiliser… via SMS ! La carte SIM étant un lien propriétaire et sécurisé entre votre téléphone et le réseau (cellulaire), Gemalto estime qu'elle peut faire de même avec Facebook : elle devient l'élément qui vous authentifie auprès du réseau (social) et établit un lien sécurisé avec.
Facebook for SIM, le nom de cette technologie, permet d'accéder aux poke, requêtes d'amitiés et billets postés sur le mur par le biais de messages SMS — Twitter fonctionne ainsi depuis sa création et est très utilisé par ce biais au Moyen-Orient, en Afrique ou dans certains pays d'Asie, ce qui explique en partie sa limitation à 140 caractères (taille utile d'un SMS en encodage sur 8 bits). On peut ainsi accéder à Facebook sans connexion DATA, mais pas sans surcoût : si pour le moment, cette technologie est gratuite, Gemalto discute avec les opérateurs pour la proposer comme une option additionnelle aux déjà chers forfaits mobiles.
Facebook a déjà mis en place des partenariats avec des opérateurs asiatiques pour accéder au réseau social par SMS. Gemalto explique vouloir suivre la tendance d'une utilisation nomade de Facebook : 200 des 5 à 600 millions de membres de Facebook utilisent le réseau social sur leur téléphone, et ils sont en moyenne deux fois plus actifs que les utilisateurs sur une station fixe. En France, près la moitié des utilisateurs de Facebook se connectent au réseau avec leur téléphone mobile (10 millions d'utilisateurs mobiles).