Samsung ne communiquera plus les volumes de ventes de ses smartphones et tablettes, ni d'estimations pour ceux à venir. Une nouvelle politique instaurée depuis l'annonce aujourd'hui de ses résultats financiers. L'explication officielle donnée par le responsable des relations avec les investisseurs explique le Wall Street Journal, est à chercher du côté d'un marché devenu plus que concurrentiel. “Alors que la concurrence s'intensifie, il y a une augmentation des risques pour que cette information nuise à notre activité” a déclaré Robert Yi.
Cette pudeur à révéler ses chiffres n'est pas propre à Samsung. Peu après le retour de Steve Jobs et alors qu'Apple a commencé à lancer des produits à succès, comme l'iMac et l'iPod, les volumes de ventes de chaque modèle ont été consolidés en gammes de produits. Impossible depuis de savoir combien d'iMac ou de Mac mini sont vendus, si l'iPod nano se vend mieux que le shuffle ou si le MacBook Air est le plus vendu des portables. On n'avait plus que trois lignes de résultats : portables, desktop et iPod (PDF). Là aussi, la Pomme a justifié cette présentation des comptes par une volonté de ne plus donner d'indications à ses concurrents sur les produits qui marchent (ou pas…).
Mais contrairement à Samsung aujourd'hui, Apple donne tous les trois mois les chiffres de ventes d'iPhone (sans préciser le ratio entre le 3GS et le 4) et d'iPad. Pour l'iPod touch cela varie, mais on a eu le chiffre sur ce dernier trimestre (lire Résultats Apple T3 2011 : tout ce qu'il faut savoir). Et l'on parle de ventes effectives et non pas de volumes confiés aux distributeurs, comme ce fut le cas récemment pour Motorola avec la Xoom ou Microsoft avec les Windows Phone. Parmi les taiseux célèbres, on peut aussi citer Amazon qui se vante de toujours vendre plus de Kindle sans jamais l'illustrer par aucun chiffre.
La décision de Samsung n'est donc pas unique, mais elle va compliquer la tâche de ceux qui voulaient comparer de manière détaillée les performances des grands fabricants de smartphones et de tablettes. Surtout lorsque Samsung est présent sur le créneau des features phones jusqu'aux smartphones en passant par les tablettes.
L'autre explication invoquée cette fois par un analyste de Credit Suisse cité par le WSJ, est que le coréen, engagé dans un bras de fer judiciaire avec Apple, ne veut pas agiter plus que nécessaire le chiffon rouge devant son concurrent. A voir maintenant si cette décision va faire tâche d'huile.
