"Projet Médaille d'Or", c'est le nom de code qu'ont utilisé Microsoft et Nokia lors de leurs négociations, raconte Bloomberg, qui livre d'autres détails sur les coulisses de cette énorme opération stratégique.
Les deux entreprises, au travers de Steve Ballmer et Risto Siilasmaa le président du conseil de Nokia, ont commencé à en discuter en février lors du Mobile World Congress de Barcelone. Les deux hommes ont fait le constat que leur partenariat initié deux ans plus tôt ne fonctionnait pas comme espéré.
Il y avait également le fait que chacun de son côté investissait sur le marketing et faisait la cour aux développeurs, au lieu que ces initiatives soient menées d'une seule voix. Ou encore que Nokia et Microsoft utilisaient chacun de leur côté leurs propres services de cartes géographiques.
Risto Siilasmaa, Steve Ballmer et Stephen ElopSteve Ballmer est présenté comme celui qui lança cette discussion, avec la volonté que Microsoft devienne le propriétaire de terminaux à destination du grand public. En juillet, le volet financier fut arrêté, avec 5,44 milliards d'euros à la clef. Lors des discussions, d'autres noms de code furent utilisés, issus du registre sportif : "Nurmi" pour Nokia, comme Paavo Johannes Nurmi, un coureur de demi-fond finlandais 12 fois médaillé aux Jeux. "Edwin Moses" pour Microsoft, en référence aussi à une célébrité, cette fois américaine, du saut de haies. Le conseil d'administration de Nokia tint plus de 50 réunions pour discuter de cette vente forte en symboles, explique Bloomberg. Il était également prévu que l'annonce soit faite après celle du départ de Steve Ballmer de la direction de Microsoft. Aidés par des banques d'affaires, Nokia et Microsoft tombèrent d'accord sur les principaux points du projet au milieu de l'été, finalisant les détails en août. L'ampleur de cette acquisition pour Microsoft, jusque-là peu engagé dans le matériel, à l'exception de la Xbox, rendit les choses néanmoins assez complexes à mettre au point. En abandonnant ses terminaux, Nokia va se recentrer sur les équipements pour les opérateurs. Cette décision fut chargée d'émotion pour le conseil présidé par des Finlandais, ont raconté les sources de Bloomberg. Nokia étant l'une des entreprises les plus connues au monde et ses téléphones ayant, à une époque, équipé une écrasante majorité de la population. Quant à BlackBerry qui cherche aussi une issue de secours, Microsoft garde toujours un oeil dans sa direction, indiquent les mêmes sources.