Microsoft va acheter l'activité portables de Nokia. Les conseils d'administration des deux sociétés sont tombés d'accord pour une vente évaluée à 3,79 milliards d'euros. Microsoft va ainsi récupérer tous les portables du constructeur finlandais et les salariés qui les conçoivent et les fabriquent.
Stephen Elop et Steve Ballmer en 2012Microsoft prendra aussi une licence de 10 ans (avec option de la prolonger perpétuellement) sur les brevets de Nokia pour 1,65 milliard d'euros ainsi que sur l'utilisation de son service de cartographie (licence de 4 ans). La transaction, d'un peu plus de 5,4 milliards d'euros, sera réalisée en cash et non en actions. Pour comparaison, Skype a été racheté par Microsoft pour quasiment la même somme (5,9 milliards d'euros). Microsoft récupère toute la branche portable, c'est à dire les Lumia mais aussi les autres modèles non Windows Phone, les Asha (53,7 millions de terminaux vendus au second trimestre de 2013). 32 000 salariés de Nokia devraient passer sous le pavillon de Microsoft (entre autres, 4 700 personnes en Finlande et 18 300 autres à travers le monde qui travaillent dans la fabrication des terminaux et leur vente). Cette activité a pesé pour quasiment 50% des ventes de Nokia en 2012, précise le communiqué. Microsoft a également choisi la Finlande pour l'installation d'un futur data center à 250 millions de dollars pour ses clients européens. Un choix probablement politique alors que Nokia, perle du pays, renonce ainsi à son activité historique. Stephen Elop, le PDG de Nokia, ainsi que plusieurs hauts responsables de l'entreprise vont rejoindre Microsoft à l'issue de la transaction. Pour Elop, ce sera un retour chez son ancien employeur puisqu'il avait quitté Microsoft pour diriger Nokia il y a très exactement trois ans. Il quitte aujourd'hui son poste de PDG pour devenir Vice-président de la branche Devices et Services de Nokia. On rappellera qu'à quelques reprises, au début 2012, des rumeurs avaient couru sur une telle opération (lire Stephen Elop dément toute revente des smartphones de Nokia). C'est un constat d'échec cinglant pour les deux groupes dont le rapprochement n'aura pas suffit à faire peser de manière significative l'OS mobile de Microsoft face à ses concurrents. Et plus encore pour Nokia qui cède l'activité qui a fait sa renommée. Microsoft se retrouve maintenant avec toutes les cartes en main - logicielles et matérielles, à la manière d'un Apple - pour tenter de renverser la tendance. Le dernier grand coup d'éclat de Steve Ballmer avant son départ programmé.