À trois jours de la publication des résultats de Bouygues, les syndicats s'alarment de la préparation d'un plan de licenciements économique dans la filiale télécom, pouvant toucher 1500 à 2000 postes sur 9000. Le Figaro donnait cette fourchette ce matin. D'après les représentants syndicaux, Bouygues laisserait passer les prochaines échéances électorales européennes avant d'officialiser quoi que ce soit, et a fortiori un chiffre. Néanmoins, tout devrait se faire avant l'été. Le représentant de FO, cité par Le Figaro, rappelle que Bouygues Telecom a vu son CA plonger de 26% en deux ans et ses coûts progresser de 10%.
L'accent mis sur la 4G a été payant sur un plan technique, mais ne s'est pas transformé dans les finances de l'opérateur qui reste le plus petit des trois principaux opérateurs. Pire, il se voit talonné par un Free, mieux installé dans le fixe : 4,17 milliards de CA pour BT en 2013 contre 3,7 milliards pour Free ; 11,1 millions de clients contre 8 millions chez Free et deux fois plus d'effectifs côté Bouygues.
En plus de trancher dans les coûts, Bouygues travaillerait à rendre plus lisible et plus simple sa grille d'offres mobiles. Une complexité qui a un coût (commercial, support technique…). Un déménagement vers des locaux moins chers et des efforts pour valoriser des offres avec plus de services et donc plus chères sont aussi évoqués.
Dans la Tribune, on rapporte le chiffre de 1500 postes donné lors d'une réunion interne à Bouygues Télécom. L'échec de l'acquisition de SFR est également cité pour expliquer cette décision qui verrait les services marketing et de l'informatique amputés de 50% voire 70% de leurs effectifs. Le support technique serait aussi touché. Pourtant, rappelle le quotidien, début 2012, Martin Bouygues n'attribuait aux personnels que 12% de la structure des coûts de cette filiale. Ce qui fait dire, du côté du gouvernement, que d'autres options sont possibles.
La stratégie que certains devinent derrière ce projet serait surtout de rendre Bouygues Télécom plus séduisant en vue de sa mise en vente. Une méthode classique pour rendre la mariée plus présentable à son futur mari. Dans ce scénario d'abandon du mobile par Bouygues, c'est Free qui est naturellement cité comme étant celui ayant le plus à gagner d'une telle acquisition.
Mi-avril, alors que Vivendi avait choisi Altice pour SFR, Martin Bouygues assurait dans les colonnes du Figaro que son groupe était suffisamment solide pour soutenir son activité dans le mobile…
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