Samsung doit trouver de nouvelles marges de manoeuvre pour tenir son rang et cela doit passer par le logiciel et de possibles rachats ou fusions.
C'est en substance le message délivré par Lee Kun-Hee - président de Samsung Electronics - lors d'une réunion tenue 24h après l'annonce par Google de sa volonté de racheter Motorola Mobility (lire Google-Motorola : une acquisition à double tranchant).
"Il faut renforcer la compétitivité des technologies de l'information (IT), sécuriser davantage les ressources humaines et chercher aussi plus activement des fusions et acquisitions” a recommandé Kun-Hee devant des haut-cadres du groupe, raconte l'agence de presse coréenne Yonap.
Il a aussi exhorté ses collaborateurs à ne pas laisser échapper vers d'autres acteurs du secteur son influence sur le marché “Nous devons prêter attention au fait que la puissance informatique s'éloigne des fabricants de matériels comme Samsung pour être plus proche des fabricants de logiciels”.
Cette attention sur le logiciel n'est pas nouvelle, a rappelé un responsable de Samsung - qui a par exemple développé son propre OS mobile, Bada - mais elle prend un nouveau relief à la lumière de la décision de Google de se doter d'une filiale matérielle. Elle sonne en tout cas d'une manière plus réaliste que la déclaration de Samsung qui avait suivi l'annonce de ce rachat…
Nous accueillons avec joie cette nouvelle, qui démontre l'engagement profond de Google à défendre Android, ses partenaires, et l'écosystèmeSamsung, comme HTC par exemple, a néanmoins cet avantage d'avoir déjà plusieurs fers au feu, ayant misé sur Android, Windows Phone et développé Bada. Nokia met en garde Comme Microsoft hier, Stephen Elop le PDG de Nokia a aussi voulu profiter de ce rabattage des cartes pour donner un conseil à ses concurrents et partenaires engagés derrière Android “Si j'étais un fabricant sur Android ou un opérateur, ou tout autre personne ayant un intérêt dans cet environnement, je décrocherai mon téléphone, j'appellerai certains responsables chez Google et je leur dirai : je vois venir des signes de danger” relate Reuters. Un couplet qui n'est pas éloigné de celui entonné par Microsoft hier, et qui a fait peu ou prou la même observation (lire Google/Motorola : Microsoft vante sa neutralité). Elop, lors de la même réunion au QG de Nokia, a eu beau jeu de défendre la décision qui l'a fait choisir Windows Phone plutôt qu'Android “Ma toute première réaction fut clairement de voir la nécessité d'un troisième écosystème et l'importance du partenariat que nous avons annoncé le 11 février, c'est quelque chose de plus évident encore aujourd'hui”. Début juin, Stephen Elop était longuement revenu sur le contexte qui avait présidé à l'accord signé avec Microsoft. A cette occasion il avait confirmé qu'Android fut un moment une option considérée pour remplacer Symbian. Mais une option potentiellement en forme de voie sans issue “Il y avait moins d'opportunités avec Android pour se différencier” (lire Stephen Elop et les 5 défis des Windows Phone Nokia). Enfin, ce rebondissement dans l'industrie du mobile peut être vu sous un angle plus décalé, et à ce jeu les taiwanais de Next Media Animation s'y entendent toujours assez bien, avec au casting les deux co-fondateurs de Google et Steve "Vader" Jobs…