Les avertisseurs radars vont devoir se plier à de nouvelles règles et cesser de signaler à leurs utilisateurs ces équipements routiers. En mai dernier le Comité interministériel de la sécurité routière avait listé plusieurs mesures visant à renforcer la sécurité routière.
Parmi elles, l'interdiction des avertisseurs radars “[ils] sont une incitation à enfreindre les règles en matière de limitation des vitesses , [ils] seront interdits.”. Des fabricants de matériels et les éditeurs - Coyote, Avertinoo, Wikango, Inforad, Eklaireur, Takara et Eco&Logic, s'étaient alors réunis au sein d'une association, l'Afftac (Association Française des Fournisseurs et utilisateurs de Technologies d'Aide à la Conduite) pour tenter de renverser la vapeur. C'est raté s'agissant des radars.
Par un communiqué, l'Afftac annonce aujourd'hui avoir signé un protocole d'accord avec le Ministre de l'Intérieur Claude Guéant. Si un caractère pédagogique a été reconnu à ces outils, leurs vendeurs se sont engagés à “ne plus indiquer la localisation des radars fixes ou mobiles, ainsi que celle des contrôles routiers opérés par les forces de l’ordre.”.
Ces appareils et logiciels vont donc devoir évoluer dans leurs services et s'en ternir à signaler d'autres informations “les sections de voies dangereuses” et “les points de danger précis”. Leurs utilisateurs pourront continuer de s'échanger des informations - c'était une revendication forte des fournisseurs de ces services - mais celles-ci devront être limitées aux dangers présents sur la route.
Les « sections de voies dangereuses » se verront indiquées par 2 sources d’informations : les données accidentogènes issues des services de l’État ou les signalements des utilisateurs d’appareils. Ces sections de voies dangereuses représenteront une section de voie d’au moins 4 km sur le réseau autoroutier, d’au moins 2 km hors agglomération et d’au moins 300 mètres en agglomération. Les « points de danger précis » (un obstacle au trafic : passage à niveau, chaussée rétrécie ; passage dangereux : ponts, tunnels, fortes pentes, virage signalé dangereux ; endroits où se concentrent les publics fragiles : écoles, colonies de vacances, hôpitaux ; sources de danger temporaires : zones de travaux routiers, obstacles, chaussée glissante ou rétrécie, intervention d’exploitation en cours, accidents, embouteillages ponctuels, etc…) pourront faire l’objet d’un signalement à tous les utilisateurs d’appareils. Il a par ailleurs été décidé que tous les appareils techniquement compatibles diffuseraient dès à présent des messages de prévention routière et les fabricants d’outils d’aide à la conduite se sont engagés à amorcer un travail sur l’hypovigilance en partenariat avec les services de l’État.Un label va être mis en place pour distinguer les produits satisfaisant à ces nouvelles règles. Enfin, dans un délai de quatre mois, les produits qui ne satisfont pas à ces consignes devront avoir été retirés de la vente. Pour les logiciels il faut donc s'attendre à des mises à jour prochaines. Comme nous l'a confié un des acteurs concernés, cette évolution n'est pas jugée négativement. La dimension communautaire entre les clients de ces outils est préservée. Les utilisateurs pourront continuer de s'échanger des alertes en temps réel sur ce qu'ils estiment être un danger rencontré sur la route.