Dans la lutte médiatique qui oppose les différents opérateurs de téléphonie mobile, Bouygues est parvenue à remporter une victoire symbolique. Suite à son interview dans le Figaro, Martin Bouygues a fait chuter l’action du groupe Iliad de plus de 10 %.
Sa promesse de s’attaquer à l’Internet fixe et de faire économiser aux Français jusqu’à 150 € par an, a effrayé les investisseurs. Cette activité est la vache à lait de la société de Xavier Niel. L’action ayant connu une très bonne année 2013, les investisseurs ont également peut-être saisi l’occasion pour prendre leurs bénéfices.
Bouygues a d’ores et déjà commencé son offensive avec son offre Bbox Internet, une offre ADSL sans télévision et sans engagement à 15,99 € par mois. D’après Martin Bouygues, cette offre rencontre « un vif succès ». Pour 2014, il promet de nouveaux services innovants dans l’internet fixe. Selon lui, cette offre sera une véritable rupture et permettra aux internautes d’économiser 12,50 € par mois. Au passage, il dit attendre toujours « le festival d’innovations et de nouveaux services » promis par Free Mobile lors de son lancement.
Si la semaine dernière, Xavier Niel avait décliné une vision toute particulière dans la 4G en prenant en compte uniquement les antennes à 2600 MHz dans son décompte (lire : 4G : Xavier Niel répond à Arnaud Montebourg et Stéphane Richard), la vision de Martin Bouygues n’est pas mal non plus.
Le PDG du groupe Bouygues a claironné que son groupe est le seul à travailler sur les trois gammes de fréquences : 800, 1800 et 2600 MHz. Sur le papier et dans les faits, c’est tout à fait exact. Mais à l’heure actuelle, le réseau Bouygues se résume essentiellement à la bande des 1800 MHz.
En effet, si l’on regarde les données de l’ANFR, Bouygues dispose en fonctionnement au 1er décembre de 4936 antennes en 1800 MHz, de 530 en 2,6 GHz et de 65 en 800 MHz. Autrement dit, plus de 90 % des antennes 4G se résument à du 1800 MHz. D’autre part, Martin Bouygues affirme que son groupe franchira prochainement le cap du million d’abonnés en 4G.
Enfin, une large partie de l’entretien se résume à un échange d’amabilité avec Xavier Niel. Beaucoup s’étonnent du silence médiatique de SFR, mais quand on voit le combat de chiffonniers auquel se livre Xavier Niel, Arnaud Montebourg, Martin Bouygues et Stéphane Richard, c’est peut-être la meilleure posture à avoir…