C’est fou ce que les discours changent vite dans l’univers des télécoms. Bouygues Telecom qui avait juré ne pas toucher à l’emploi en cas de mariage avec SFR, travaille actuellement sur un plan d’économies (lire : Menaces sur l'emploi chez Bouygues Telecom). Numéro trois de la téléphonie mobile, Bouygues Telecom possède 500 employés de plus que SFR. Cette différence s’explique par le fait que Bouygues possède plus de 600 magasins en France.
Mis au courant par Bouygues de l’existence de ce plan, Arnaud Montebourg n’a pas tardé à réagir. Le bouillonnant ministre de l’Économie a invité la possibilité d’une fusion avec un autre opérateur :
« Il est assez incroyable que dans un secteur en croissance nous ayons des plans sociaux. Nous sommes maintenus à quatre opérateurs qui se font une concurrence de plus en plus dure au détriment de l'emploi ».
« Le gouvernement se bat depuis deux ans pour obtenir la consolidation du secteur et le renforcement des entreprises. Il est parfaitement possible aujourd'hui à deux opérateurs de fusionner et M. Bouygues est parfaitement en mesure d'imaginer des solutions avec d'autres que SFR. Je l'y invite, il le sait, je le lui ai dit »,
Bien entendu, tous les regards sont tournés vers Free Mobile. À défaut d’une folle passion, ce serait un mariage de raison pour Bouygues, qui était tenté par cette éventualité à condition que cela soit une fusion d’égal à égal. Le souci, c’est que Xavier Niel n’est pas prêt à partager le pouvoir et souhaite être le seul maître à bord. Iliad aurait fait une offre de 5 milliards d’euros à son rival, offre qui est restée sans suite (lire : Quel avenir pour Bouygues Telecom ?).
Si un accord entre les deux sociétés n’est pas impossible, un autre scénario pourrait se dessiner : l’arrivée d’un opérateur étranger qui souhaiterait s’implanter sur le marché français. Chantre du patriotisme économique, il n’est pas dit que cette option plaise à Montebourg.
En attendant, Les Echos ont obtenu quelques informations sur ce que prépare Bouygues Telecom en interne pour réduire son train de vie. L’opérateur travaille sur un plan de simplification. Qui dit simplification des offres, dit dépenses en marketing moins importantes, un système informatique moins onéreux et une frappe commerciale moindre.
Si Martin Bouygues a assuré à plusieurs reprises que son groupe était suffisamment solide pour soutenir son activité dans le mobile, tout cela peut également être perçu comme une phase de préparation avant de futures fiançailles.
