Deux mois après Spotify, c'est au tour de Deezer de revoir les conditions d'utilisation de sa formule gratuite. L'écoute illimitée (financée par la pub) est ramenée à un quota de 5h mensuelles, et pas une minute de plus. Une façon expliquait aujourd'hui dans Libération (article payant), Axel Dauchez, le PDG de Deezer, de favoriser la transformation de certains de ces utilisateurs gratuits en abonnés payants (la première offre mensuelle démarre à 4,99€ par mois).
On est prêt à cette «dégradation» du gratuit même si je n’aime pas ce mot, mais pas à dégrader l’usage de nos «visiteurs du dimanche». La frontière est peut-être étroite, mais il ne faut pas s’en prendre à ce public qui est dans une sorte de sas entre piratage et modèle payant, auquel il n’est pas encore forcément converti, mais vers lequel il migre progressivement. C’est pourquoi nous avons décidé, après en avoir longtemps discuté avec les maisons de disques, de limiter à cinq heures par mois l’écoute gratuite. En revanche, pas question, comme l’a fait Spotify, de restreindre de manière très contraignante l’accès au catalogue. L’usage gratuit doit être limité, mais le choix de la musique doit rester libre. À trop vouloir restreindre le service, on risque de pousser une partie du public dans l’illégalité.Spotify, en avril dernier avait établi un plafond d'écoute gratuit supérieur à 10h par mois, mais avec en plus une limite de 5 écoutes pour un même morceau (lire Spotify serre la vis sur le gratuit). Un bridage que n'a visiblement pas instauré Deezer. Dans la même interview Axel Dauchez indique qu'un accord autour de ces nouvelles conditions n'a pas été trouvé avec tous les protagonistes, parmi lesquels Universal. On rappellera les propos de Pascal Nègre, qui avaient justement trouvé leur traduction dans la nouvelle offre de Spotify « Quand on voit des gens qui écoutent 35 fois la même chanson, vous vous dites qu'au bout d'un moment, le gars, il faut qu'il aille acheter le titre. » (lire Pascal Nègre brouille l'écoute). Deezer compte aujourd'hui 1,2 million d'utilisateurs payants, un volume obtenu notamment via les offres d'Orange. Mais cela ne représente que 5% des utilisateurs du service. Deezer a couplé cette nouvelle formule gratuite avec une refonte de son site en HTML5, donnée comme nettement plus rapide et dotée de fonctions de partage et d'écoute via Facebook et Twitter.