La OUYA est arrivée. Financée l'année dernière via un projet Kickstarter qui a rencontré un énorme succès, cette console de salon fonctionnant sous Android est disponible à 99 $. Si vous n'avez pas déjà dépensé cette somme sur Kickstarter ou sur le site officiel quand la console était en précommande, il faut se tourner à l'heure actuelle vers l'enseigne Game ou sur Amazon UK pour la recevoir en France.
Techniquement, la OUYA n'est rien d'autre qu'un smartphone Android qui aurait muté en une console. Ses caractéristiques techniques sont les suivantes : SoC Nvidia Tegra 3 quad-core, 1 Go de RAM et 8 Go de stockage (5,4 Go utilisables). Au niveau de la connectique, on note un port USB 2.0, un port micro USB, un port Ethernet, une sortie HDMI, du Wi-Fi b/g/n et du Bluetooth.
Du matériel correct
La OUYA arrive dans un emballage noir simple et soigné. La boîte renferme l'essentiel : - la console ; - une manette ; - deux piles AA ; - l'adaptateur secteur ; - un câble HDMI ; - et un manuel d'installation très succinct en plusieurs langues, dont le français. Quand on est habitué aux consoles de salon, la OUYA surprend par sa compacité. Entièrement faite de plastique gris mat et noir brillant — ce dernier retient facilement les traces de doigts —, elle s'accorde bien avec la majorité des équipements de salon (téléviseur, box...). Elle ne détonne pas non plus à côté de l'Apple TV noire. Les quatre vis apparentes sur le dessus en ont interloqué quelques-uns à la rédaction qui ont essayé de poser la machine à l'envers. Seulement, dans cette position le bouton qui sert à allumer la console se retrouve face contre table et les patins antidérapants regardent le plafond. Ces quatre vis apparentes servent en fait à accéder facilement aux composants, une promesse faite par le constructeur qui mise sur l'ouverture et la bidouillabilité de sa console pour attirer les développeurs. Sans atteindre la finition de l'Apple TV, plus dense, la fabrication de la OUYA est correcte. Ce qualificatif s'applique aussi à la manette, le périphérique évidemment le plus important de la console. Celle-ci est toutefois loin d'égaler la qualité d'une Dual Shock ou d'un contrôleur de Xbox 360, notamment en raison du positionnement des gâchettes, du plastique utilisé et de l'emplacement des piles. Les piles sont en effet situées dans la partie avant de la manette, celle que l'on tient, ce qui n'est pas forcément facile à deviner — il faut retirer les façades pour insérer les piles. Le poids de la manette n'est donc pas uniforme et se concentre vers le bas. On aurait de toute façon préféré une batterie rechargeable à la place de piles. [ pagebreak ]Le logiciel à base d'Android
Même si son installation est simple, la OUYA n'est pas une console plug and play. Il faut compter une bonne quinzaine de minutes entre le moment où vous la démarrez la première fois et le moment où vous commencez à jouer. La configuration de la console nécessite obligatoirement une connexion Internet (Ethernet ou Wi-Fi) et l'ajout d'une carte de crédit ou d'une carte prépayée. Sans moyen de paiement, impossible d'accéder à l'écran d'accueil. Une fois le compte créé et la mise à jour du logiciel téléchargée, on accède enfin à l'écran d'accueil. Celui-ci est simple, voire simpliste, et dans des tons orange-violet qui rappellent Ubuntu. Le système est rapide et fluide, et uniquement en anglais. Android, qui est à la base du système, se fait quasiment oublier, sauf à aller fouiller dans les options : on tombe alors sur l'interface classique du système de Google. Le contenu est organisé en quatre sections : - Play : pour jouer aux jeux installés et lancer certaines applications ; - Discover : c'est le catalogue de jeux disponibles ; - Make : pour développer ses propres jeux. On y trouve aussi le médiocre navigateur web ; - Manage : les réglages de la console.La section DiscoverDans Discover, la partie qui intéresse le plus les joueurs, les jeux sont classés par listes : exclusifs à la OUYA, sélection par thème, par genre... Un moteur de recherche est présent si on cherche un jeu en particulier. La OUYA compte déjà une centaine de jeux, mais on navigue au début un peu au hasard dans les listes à la recherche d'un titre connu. On finit par trouver quelques noms évocateurs : Cannabalt HD, Final Fantasy III, ShadowGun, Pix'n Love Rush. Ceux qui ne jurent que par FIFA, Call of Duty et les autres grosses licences peuvent passer leur chemin, il s'agit ici quasiment exclusivement de jeux indépendants.
ShadowGunLa demi-douzaine de jeux que nous avons essayés fonctionnent très bien. Il n'y a pas eu de bugs majeurs, ni de crash et la manette répondait bien. ShadowGun est sans doute le plus impressionnant graphiquement. Des qualités graphiques qu'il convient toutefois de relativiser : le jeu ne fonctionne pas à 60 FPS et on est encore très très loin des plus belles productions des consoles actuelles. Tous les jeux sont téléchargeables gratuitement, mais au bout d'un certain moment, on vous demandera de passer à la caisse. Autrement dit, il s'agit de versions d'essai. Malheureusement, le prix n'est pas indiqué sur la fiche du jeu. Nous reviendrons dans les prochains jours plus en détail sur la console, à travers un test.