Comment aborder le test du nouvel iPhone ? Après treize générations, l’exercice est devenu vaguement répétitif. Nous avons déjà parlé d’« appareil photo qui téléphone », nous avons déjà disserté sur le sens du mot « pro », et voilà qu’il faut tester un nouvel appareil photo qui téléphone dont le nom finit par « pro ». Ce n’est pas l’usine, mais ça ressemble au travail à la chaine.
Pour ne rien arranger, il faut supporter les plumitifs paresseux qui écrivent « vous ne devriez pas acheter le nouvel iPhone si vous aviez acheté le précédent iPhone » chaque année depuis plus d’une décennie, et ont déjà écrit la conclusion du test de l’an prochain. Comme si les Français ne laissaient pas passer quasiment trois ans entre deux achats, et que cet argument pouvait impressionner les lecteurs de la presse spécialisée. Quel ennui !
Alors nous avons eu une idée folle : et si nous testions l’iPhone 13 Pro… comme un téléphone ? Après tout, un téléphone, c’est fait pour photographier ! Sérieusement : Apple vante son « système photo nettement plus puissant », sa puce A15 Bionic qui porte le traitement des clichés « vers de nouveaux sommets », son écran Super Retina XDR assurant une « incroyable fidélité de la couleur », et sa puce 5G qui permet de synchroniser photos et vidéos plus rapidement.
Trois capteurs tout nouveaux tout gros
Parlons photo, donc. Sans avoir les téléphones en main, les différences entre l’iPhone 13 Pro de l’iPhone 12 Pro ne sont pas évidentes. Avec ses objectifs en diagonale, l’iPhone 13 se distingue plus nettement de l’iPhone 12. Pourtant, le bloc photographique de l’iPhone 13 Pro est nettement plus imposant, car il renferme trois nouveaux objectifs :
- le très-grand-angle de 13 mm à six éléments, entre le flash True Tone et le scanner Lidar, ouvre désormais à ƒ/1,8 ;
- le grand-angle de 26 mm à sept éléments, qui échange sa position avec le téléobjectif, ouvre maintenant à ƒ/1,5 ;
- le téléobjectif à six éléments, en haut, voit un peu plus loin (77 mm) mais un peu moins clair (ƒ/2,8).
Ces trois objectifs chapeautent trois capteurs affichant la même définition de 12 Mpx, et appariés à l’usine pour limiter les variations colorimétriques, mais sensiblement différents. Le capteur du très-grand-angle est un peu plus rapide et un peu plus sensible, et intègre pour la première fois un système de mise au point par détection de phase (PDAF), mais profite surtout que l’objectif laisse passer presque deux fois plus de lumière.
Le capteur du téléobjectif est similaire à celui du très-grand-angle, mais n’a reçu aucune modification substantielle. Apple communique uniquement sur la taille des photosites, et n’a pas voulu nous confirmer celle des capteurs, mais il ne fait aucun doute que l’appareil grand-angle est doté d’un « grand » imageur de 1/1,7". Et pour cause : il s’agit du capteur principal de l’iPhone 12 Pro Max.
Voilà qui explique que l’épaisseur soit la seule dimension qui bouge de l’iPhone 12 Pro à l’iPhone 13 Pro. Apple assure qu’elle augmente « d’un quart de millimètre seulement », pour atteindre 7,65 mm, et ce n’est pas faux… au point le plus fin. Sauf qu’au niveau des objectifs, l’épaisseur atteint 1,12 cm ! Les précédentes housses sont naturellement incompatibles, mais aussi quelques accessoires taillés au plus près.
Un grand-angle avec du style
Disons que c’est pour la bonne cause : ce capteur a montré ses grandes qualités. Les fabricants asiatiques se rengorgent de leurs capteurs dotés de dizaines et de centaines de mégapixels, mais douze-millions de gros photosites bien exploités valent mieux que soixante-quatre-millions de minuscules photosites piètrement utilisés. Or de l’optique deux fois plus lumineuse au processeur de traitement du signal toujours plus puissant, Apple tire la substantifique moelle de ses capteurs.
Le logiciel transcende les capacités du matériel. Smart HDR, le système de fusion d’expositions et de mappage tonal dynamique exploitant les capacités du Neural Engine, simule une dynamique largement supérieure aux capacités réelles du capteur. Je dois donner deux à trois diaphs supplémentaires à mon appareil photo compact, dont les photosites sont pourtant un tiers plus gros que ceux de l’iPhone 13 Pro, pour obtenir la même exposition !
Deep Fusion prend le relai quand la lumière vient à manquer : il analyse neuf expositions, pixel par pixel, pour améliorer la netteté et réduire le bruit numérique. Avec Smart HDR comme Deep Fusion, les douze millions de photosites produisent des milliards de pixels, qui sont recombinés pour produire le cliché final. Ce n’est pas la photographie de papa, c’est la « photographie computationnelle » qui abolit les frontières entre le logiciel et le matériel.
Cela étant dit, le logiciel ne peut pas transcender le matériel. Les « points verts » apparus avec l’iPhone 6 sont souvent gommés, mais les reflets au sein du bloc optique peuvent difficilement être corrigés, notamment lorsque la source lumineuse est placée plein axe. Même Apple ne peut tordre les lois de la physique à sa volonté. Dans un autre registre, le mode nuit ne serait rien sans un système de stabilisation performant.
Or l’appareil grand-angle de l’iPhone 13 Pro récupère le système de stabilisation du capteur de l’iPhone 12 Pro Max (IBIS pour in-body image stabilization). La position du capteur peut être ajustée jusqu’à cinq-mille fois par seconde pour contrer les mouvements parasites enregistrés par l’accéléromètre et le gyromètre. Ce système très performant permet de déclencher deux fois plus longuement à sensibilité équivalente, et donc de capter plus de lumière sans augmenter le bruit.
L’IBIS compense des mouvements plus amples et plus brusques que le système de stabilisation optique du téléobjectif, mais n’est pas infaillible, puisqu’il travaille sur des distances somme toute minuscules. Reste que l’appareil grand-angle de l’iPhone 13 Pro déclenche généralement à sensibilité moindre, et produit donc des clichés généralement moins bruités, même si la différence n’est jamais flagrante.
Disons qu’il est loin de forcer son talent — je n’ai jamais réussi à déclencher à la sensibilité maximale. Il est moins enclin à recourir au mode nuit, qui produit des photos encore très artificielles et parfois très molles, et n’hésite pas à boucher les ombres, pour produire des clichés très contrastés. Lorsqu’il recourt au mode nuit néanmoins, il permet d’exposer nettement plus longtemps, même à main levée.
Comment faire la part des choses entre les capacités propres au matériel et les possibilités offertes par le logiciel ? Pas avec la capture ProRAW ! Malgré son nom, il ne s’agit pas vraiment d’une sortie brute de capteur. Avant d’être enregistrées sous la forme d’un fichier DNG encodé sur 12 bits, les données passent toujours par la moulinette de Smart HDR, de Deep Fusion, ou du mode nuit.
Cette sortie moins compressée permet toutefois de récupérer un peu de dynamique à la marge, et de sauver une photo dont les ombres seraient complètement bouchées. Lorsque l’on sait que les fichiers DNG sont dix à douze fois plus lourds que les fichiers HEIF ou JPEG, et qu’ils doivent être développés dans Photos pour garantir un traitement optimal, il n’est toutefois pas sûr que le jeu en vaille la chandelle.
Au final, mieux vaut embrasser les limites de la photographie computationnelle, d’autant qu’Apple semble progressivement s’ouvrir à l’idée que l’on puisse influencer les choix du logiciel. Ainsi, les styles photographiques influent sur le résultat des traitements opérés par Smart HDR. Ce ne sont pas des filtres, puisqu’ils ne s’appliquent pas uniformément, mais ils changent le « look » des photos produites par l’iPhone.
Dès la première utilisation de l’application Appareil photo, Apple propose de choisir entre un style « Vif » qui privilégie la saturation et le clinquant, des styles « Chaud » et « Froid » qui influent sur la colorimétrie, ou encore un style « Contraste intense » qui bouche les ombres et crame les blancs. Bien sûr, le style « Standard » traditionnel reste disponible.
Vous pouvez créer votre propre style en réglant les curseurs de tonalité et de température — « Vif » peut devenir « Chaud vif », et « Froid » devenir « Froid intense », par exemple. S’il est toujours possible de changer de style, la manipulation est assez pénible, certes parce que l’application Appareil photo croule sous les fonctions accessoires, mais aussi et surtout parce qu’il s’agit plutôt d’en choisir une fois pour toutes.
Vous bénéficierez toujours du travail de Smart HDR sur l’exposition des différents plans, la balance des blancs, l’ajustement des couleurs des différents éléments, mais vous pourrez y mettre un peu de personnalité. Voire retrouver vos habitudes si vous venez de la concurrence : le style « Contraste intense » rappelle les choix effectués par Google, et le style « Vif » évoque immanquablement les traitements de Samsung.
Du très-grand-angle au très-grand-zoom
L’appareil très-grand-angle n’est plus un gadget destiné à amuser la galerie. Oh, il prend toujours quelques libertés avec la définition du mot « netteté », et son petit capteur d’environ 1/3,6" n’est pas le plus dynamique. Mais comme son objectif laisse passer presque deux fois plus de lumière, vous pouvez maintenant l’utiliser dans toutes les conditions sans craindre la bouillie de pixels.
Surtout, le très-grand-angle est devenu indispensable à la compréhension des trois appareils comme un système photographique. Avec son champ élargi, il fournit les « éléments hors du cadre » exploités par l’appareil grand-angle et le mode Cinématique. Avec son système d’autofocus à détection de phase capable de faire la mise au point à 2 cm, il compense le recul progressif de la distance minimale de mise au point du grand-angle (15 cm) et du téléobjectif (60 cm).
À cette distance, il faudrait parler de « proxiphotographie » plutôt que de « macrophotographie », puisque la taille du sujet sur le capteur reste plus petite que sa taille réelle. Apple parle toutefois de « macro », et ce terme désigne maintenant toutes les photographies prises de très près. Or le très-grand-angle peut capter de très-petits-détails avec une profondeur de champ très-réduite.
La sélection automatique du très-grand-angle, lorsque le grand-angle ne peut plus effectuer la mise au point, donne l’illusion que les trois appareils n’en forment qu’un. Mais la ficelle est un peu grosse : Apple permet de faire la mise au point à deux centimètres, puis de sélectionner le téléobjectif, pourtant incapable de faire la mise au point à moins de soixante centimètres. Ce n’est pas de la magie, c’est juste du (gros) zoom numérique.
S’il devient difficile de voir où commence le très-grand-angle et où finit le grand-angle, le téléobjectif détonne clairement. Alors que l’iPhone 11 Pro et l’iPhone 12 Pro utilisaient une focale « normale » de 51 mm que des générations de photographes peuvent cadrer sans viser, l’iPhone 13 Pro embarque un véritable téléobjectif, dont la distance focale de 77 mm se prête merveilleusement bien aux portraits.
Mais le trou entre le grand-angle et le téléobjectif est maintenant un fossé. La « molette » de zoom progressif permet certes de retrouver le zoom 2x de l’iPhone 11 Pro, et même le zoom 2,5 x de l’iPhone 12 Pro Max, mais ces étapes intermédiaires sont obtenues par zoom numérique. Pire : le zoom 3x lui-même n’est pas toujours un zoom matériel.
Dès que la luminosité baisse, le grossissement est assuré par recadrage du grand-angle. Or comme l’ouverture du téléobjectif passe de ƒ/2,0 à ƒ/2,8, quelques nuages suffisent maintenant pour que l’iPhone 13 Pro privilégie le zoom numérique au zoom matériel. La distance focale permet de voir plus loin quand on ne peut pas zoomer avec les pieds, ou que l’on veut compresser la perspective, mais le téléobjectif donne parfois l’impression de faire de la figuration.
Face ID : le quatrième mousquetaire
L’iPhone 13 Pro ne possède pas trois, mais quatre appareils photo ! Le quatrième se cache dans l’encoche, à l’avant du téléphone, aux côtés du système TrueDepth utilisé par Face ID. Si l’encoche n’avait pas été légèrement rabotée, on pourrait aisément ignorer sa réorganisation, sous l’effet de la fusion du projecteur de points et de l’illuminateur infrarouge. D’abord parce qu’Apple n’a pas profité de l’agrandissement des « oreilles » pour restaurer l’affichage du niveau de batterie ou du type de réseau cellulaire employé.
Ensuite parce qu’il faut toujours tenir le téléphone à la verticale, ni trop près ni trop loin, et surtout pas trop penché, pour le déverrouiller avec son visage. Les cycles de conception des produits sont ce qu’ils sont, mais à ce stade de l’évolution de la pandémie de coronavirus et des technologies de reconnaissance faciale, Apple serait bien inspirée de généraliser le bouton Touch ID de l’iPad mini 6 et de l’iPad Air 4.
Enfin parce que l’objectif grand-angle de 24 mm et le capteur de 7,2 Mpx n’évoluent pas. Les selfies ne sont plus une bizarrerie, et si le mot groufie est heureusement relégué aux oubliettes, la pratique revient aussi vite que la distanciation sociale disparait. Un capteur plus performant, et une optique cadrant beaucoup plus large, justifieraient la présence continue de l’encoche.
Un mode cinématique très cinématographique
Le mode Cinématique, aussi appelé mode Cinématographique au Canada, est aux vidéos ce que le mode Portrait est aux photos, puisqu’il simule la profondeur de champ pour séparer les plans. Grâce aux « éléments hors du cadre », il anticipe l’entrée d’un visage dans la scène, l’accroche et le suit lorsqu’il se déplace, et bascule le point selon la direction du regard ou la présence d’un objet au premier plan.
Le mode Cinématique opère dans une gamme de distances réduite — disons entre soixante centimètres et une dizaine de mètres. En dessous, la distance n’est pas suffisante pour assurer la mise au point du téléobjectif qui se prête particulièrement au mode Cinématique avec sa perspective compressée. Au-dessus, il est difficile de séparer les plans et de percevoir le flou.
Le mode Cinématique privilégie le visage le plus proéminent, mais rien ne vous empêche de changer la mise au point pendant l’enregistrement, et même après coup. Vous pouvez utiliser Photos et iMovie sur iOS 15, ou Photos sur macOS Monterey, pour ajouter et supprimer des « points clés » changeant la mise au point. Vous pouvez sélectionner une personne, suivre un élément mouvant, et même verrouiller la mise au point à une distance fixe.
Comme la séparation des plans et la simulation du flou demandent des calculs intensifs, dont les résultats sont conservés, le mode Cinématique tourne « seulement » en 1080p à 30 i/s. Mais c’est toujours le réglage par défaut pour la capture de toutes les vidéos ! Il faut bidouiller les réglages pour activer la capture en 4K, et les fréquences PAL que nous utilisons en Europe ne sont pas accessibles avant d’avoir activé une option annexe.
Qui le fera ? Ceux qui seront agacés par les défauts du détourage avant d’être amusés par les changements de plan. Ceux qui étudieront les vidéos sur un grand écran avec un œil critique alors qu’elles sont faites pour être regardées sur un petit écran avec un œil affectueux. Ceux qui farfouillent dans les options de partage pour préserver les données de profondeur quand d’autres ont déjà repeint leur compte Instagram grâce au mode Cinématique.
Cette première version du mode Cinématique rappelle la première version du mode Portrait, aussi amusante que frustrante, et pas franchement indispensable. Il vous laisse de marbre ? Rien ne vous oblige à utiliser ce mode. Il vous intrigue ? Vous ne perdrez rien à essayer : vous pourrez corriger les éventuelles erreurs après coup, voire le désactiver entièrement, pour retrouver une vidéo 1080p à 30 i/s.
Pro comme ProMotion
Après avoir pris quelques centaines de photos et de vidéos, il est évident que l’iPhone 13 Pro tient mieux en main que l’iPhone 13 Pro Max. Les tranches plates, qui permettent de caler le téléphone au creux de la main, sont plus confortables qu’il n’y parait. En venant de l’iPhone 11, c’est finalement la position des boutons de réglage du volume qui surprend. Comme ils sont décalés vers le bas, il n’est plus aussi commode de les utiliser pour prendre une photo.
Alors que l’iPhone 12 Pro était resté sous la barre des 200 grammes, l’iPhone 13 Pro la franchit allègrement. Dans le même temps, la capacité de batterie augmente de 11 % pour atteindre 11,97 Wh. La balance penche du côté de l’autonomie : même en multipliant la prise de photos et la lecture de vidéos, les coups de fil et les parties de Mini Metro, l’iPhone 13 Pro arrive au bout de la nuit sans l’aide du mode « économie d’énergie ».
Avec un chargeur à induction de 7,5 W, la recharge est aussi lente que la décharge. Comme l’iPhone 13 Pro n’est pas fourni avec un chargeur, vous pourrez choisir le modèle le plus adapté à vos besoins. L’adaptateur secteur USB-C de 20 W permet de charger le téléphone en 90 minutes avec le câble USB-C vers Lightning fourni. Si vous utilisez un chargeur MagSafe, préférez l’adaptateur secteur USB-C de 30 W pour compenser les pertes et remplir la batterie en deux petites heures.
Lorsque l’on sait que l’écran représente jusqu’à 80 % de la consommation énergétique d’un téléphone, l’intégration de la technologie ProMotion de rafraichissement de l’affichage à 120 Hz peut effrayer. La consommation de l’écran Super Retina XDR baisse pourtant d’un quart, alors même que sa luminosité maximale augmente dans les mêmes proportions !
Apple gère finement l’affichage : la fréquence de rafraichissement peut maintenant atteindre 120 Hz, mais peut aussi tomber à 10 Hz, en passant par dix paliers intermédiaires1. Lorsque vous faites défiler une liste, la fréquence de rafraichissement passe immédiatement à 120 Hz, puis baisse progressivement, en même temps que l’animation ralentit.
Lorsque vous regardez une vidéo, l’écran se cale sur sa fréquence, qu’elle ait été tournée à 30 ou 60 i/s, ou même à 24 i/s. Enfin lorsque vous regardez une photo ou que vous revenez à l’écran d’accueil, et de manière générale partout où l’affichage est statique, la fréquence de rafraichissement tombe à 10 Hz seulement.
Les animations fournies par le système sont immédiatement optimisées. Les applications utilisant des animations personnalisées doivent déclarer explicitement leur intention d’utiliser toute la gamme de paliers intermédiaires. Apple espère ainsi trouver un compromis entre la vitesse de rafraichissement et la préservation de l’autonomie.
Qu’il est difficile de juger cet écran ! Dans un sens, les téléphones Android avaient besoin d’un écran à 90 ou 120 Hz pour accélérer une interface pataude. Mais l’interface d’iOS n’a jamais été particulièrement lente. Ainsi, ProMotion peut sembler clinique, car il décompose le mouvement du « défilement élastique » et gomme le flou qui accompagnait les animations.
Le doublement de la fréquence de rafraichissement de l’écran Super Retina XDR n’est pas aussi évident que le doublement de la définition de l’écran Retina. Si l’on en croit ma cinétose, d’ailleurs, il fait moins d’effet sur le petit écran de l’iPhone 13 Pro que le grand écran de l’iPad Pro. Mais il fait son effet, c’est certain.
Si vous êtes du genre à faire doucement défiler les contenus que vous lisez, ou jouer aux jeux les plus rapides, vous ne pourrez probablement plus vous en passer. Si vous lisez avant de faire défiler l’écran, et que vous ne jouez pas, vous ne verrez peut-être pas la différence. Disons que ProMotion mérite le coup d’œil, ne serait-ce que pour vous faire un avis.
Un téléphone sert aussi à téléphoner
De la même manière, il est de plus en plus difficile de juger des performances. Les processeurs de la puce A15 Bionic sont « seulement » 10 à 15 % plus rapides que ceux de la puce A14 Bionic — la belle affaire ! Apple n’a d’autre concurrence dans le domaine qu’elle-même. À trop se concentrer sur ce chiffre, on oublierait que les performances du « moteur neuronal » augmentent de 30 à 40 %, avec un effet disproportionné sur les fonctions infusées à l’intelligence artificielle.
Il faut surtout souligner la fantastique progression des circuits graphiques. Alors que leurs performances ont augmenté de 20 % par an en moyenne ces cinq dernières années, elles bondissent de 50 % cette année. Les appareils qui en profiteront le plus ne sont ni des iPhone, ni des iPad… Apple préfère d’ailleurs insister sur l’« efficacité » des composants, et reparlera de puissance dans quelques semaines.
Ce qui nous ramène à l’écran. Si l’affichage à 120 Hz entrainait une hausse sensible de la consommation, on pourrait discuter ad infinitum de sa pertinence. Mais puisqu’il est débrayé avec le mode « économie d’énergie », qui permet de passer un weekend entier loin d’une prise, puisqu’il est ajusté finement tout le reste du temps, c’est la cerise sur le gâteau. La meilleure dalle OLED du marché, dont la colorimétrie est tout simplement parfaite, est encore meilleure.
Qui l’eût cru ? L’iPhone 13 Pro peut aussi téléphoner. Les quatre microphones2 travaillent de concert pour réduire les bruits parasites. Même si la compression des appels téléphoniques reste insupportable, et qu’il faut utiliser FaceTime pour en profiter pleinement, le hautparleur déporté au bord du bord de l’appareil fait son office.
L’iPhone 13 Pro est finalement l’iPhone des gains marginaux. Les photos sont un peu plus belles. L’affichage est un peu plus fluide. L’autonomie est un peu plus grande. La somme des nouveautés fait une sacrée révision, et Apple demande une sacrée somme en retour. Mais c’est précisément le calcul que vous devez faire à l’heure du choix — une somme.
Si vous retranchez le mode macro, ou bien le téléobjectif, ou même seulement le ProMotion, alors rien ne justifie l’achat d’un iPhone 13 Pro. Ou, du moins, rien d’autre que l’envie du joujou le plus perfectionné que vous puissiez vous offrir. Si l’ensemble de ces fonctions vous semble indispensable, alors cet appareil est incontournable.
Vous cherchez un téléphone qui prend des photos ? L’iPhone 13 n’a rien à envier à son grand frère. Vous cherchez un appareil photo qui téléphone ? On peut difficilement faire mieux que l’iPhone 13 Pro. À 1 159 € avec 128 Go de stockage, c’est le moins que l’on puisse lui demander.
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80 Hz (toutes les 12 ms), 60 Hz (16 ms), 48 Hz (20 ms), 40 Hz (25 ms), 30 Hz (33 ms), 24 Hz (41 ms), 20 Hz (50 ms), 16 Hz (62 ms), 15 Hz (66 ms), 12 Hz (83 ms). Les sous-pixels sont toujours rafraichis toutes les 8 ms. ↩︎
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Une paire de part et d’autre du port Lightning, le troisième dans la grille de l’oreillette, et le quatrième à côté du scanner Lidar. ↩︎