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Test de l’iPod nano 2015 : retour vers le passé

Mickaël Bazoge

mardi 21 juillet 2015 à 10:05 • 50

Matériel

Mais que reste t-il à l’iPod nano ? En lançant de nouveaux coloris pour ses baladeurs non connectés, Apple a rappelé au bon souvenir de tous la présence de ces produits, mais au vu de l’absence de nouveautés, ils devraient bien vite retourner dans l’anonymat qui est le leur depuis 2012… jusqu’à extinction des derniers stocks.

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Apple n’étant pas une société philanthropique, si l’iPod nano est toujours à son catalogue, c’est que le constructeur doit continuer à en vendre quelques unités. Et après quelques jours passés à se remémorer ce qu’était la vie sans connexion permanente au réseau, on comprend pourquoi le petit baladeur tactile garde un intérêt auprès d’une clientèle qui n’a que faire des services de streaming, des applications, d’un appareil photo ou d’une console de jeux.

L’iPod nano permet de synchroniser la musique que l’on possède « en dur » dans iTunes. Pas plus, pas moins, et cette fonction — qui a fait la richesse d’Apple pendant les longues années de domination de l’iPod — est toujours appréciée aujourd’hui par ceux qui ont pris l’habitude de ripper des CD ou d’acheter leur musique sur l’iTunes Store, sans s’intéresser aux offres de streaming. Ils sont encore nombreux dans ce cas, et on peut difficilement leur en vouloir : Apple Music nécessite un petit apprentissage, Spotify et consorts en passent par des applications dédiées qui nécessitent un compte avec carte bancaire, et de toute manière une connexion réseau est indispensable pour profiter de tous ces services.

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Bref, on peut vouloir ne pas passer de longues minutes à configurer un appareil mobile, et vouloir aller au plus simple. Depuis l’arrêt de la commercialisation de l’iPod classic, Apple ne propose plus qu’un seul baladeur non connecté équipé d’un écran. L’iPod nano se doit désormais de satisfaire cette clientèle certes réduite, mais qui continue d’acheter ce modèle. Mais que vaut aujourd’hui, en 2015, un baladeur qui souffrait déjà d’un coup de vieux en 2012 ?

Design old school

Au premier coup d’œil, la plus grande surprise en ce qui me concerne a été le facteur de forme du baladeur. On oublie rapidement à quel point l’iPod nano est petit, léger et fin. À part l’iPod shuffle et l’Apple Watch, aucun autre produit Apple n’est plus léger que le nano, qui se fait largement oublier dans une poche avec ses 31 grammes.

La finesse est également au rendez-vous : avec ses 5,4 mm, l’iPod nano est l’appareil le plus fin du catalogue Apple. On imagine d’ailleurs avec difficulté comment le constructeur pourrait aller plus loin encore, à moins de supprimer le port mini jack (qu’on devine en sursis sur les autres appareils mobiles du constructeur).

La gamme 2015 d'iPod — Cliquer pour agrandir

Le châssis du baladeur est digne de la qualité de conception et de fabrication habituelle d’Apple. C’est donc du très bon travail, surtout dans un boîtier aussi fin et léger. Les boutons sont parfaitement enchâssés dans la coque, ils tombent aussi très bien sous les doigts, et l’idée d’un bouton unique de volume à trois positions (volume +, volume - et lecture/pause) pourrait être reprise telle quelle sur les autres produits mobiles du constructeur.

Apple n’a malheureusement pas profité de l’occasion pour revoir l’esthétique de la bande blanche au dos (seule la version noire comprend une bande noire), nécessaire pour laisser passer les ondes Bluetooth. On peut aussi mégoter sur la qualité « tout plastique » du bouton d’accueil, ou l’intégration de la plaque de verre sur le bloc écran + bouton d’accueil qui crée un très léger débordement.

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À sa sortie en 2012, ce modèle n’avait pas gagné la palme du plus bel iPod nano jamais sorti (les exégètes se déchirent encore pour savoir si le trophée revient au 6G, celui que l’on pouvait porter avec une montre, ou le « fat nano »). Aujourd’hui en 2015, ça ne s’est pas vraiment arrangé pour cet iPod, mais cela reste le représentant de sa famille avec le plus grand écran (2,5 pouces) et une résolution « presque » Retina : 240 x 432, soit 202 pixels par pouce — l’iMac 5K Retina retourne lui 218 ppp, mais la distance de vision n’est évidemment pas la même !

Coup de vieux sur l’interface

C’est lorsqu’on allume l’appareil qu’on prend un sévère coup de vieux. L’interface paraissait déjà datée il y a trois ans, mais c’est pire aujourd’hui après la « révolution » du flat design. Depuis iOS 7, on a fini bon gré mal gré par s’habituer à l’absence de textures, d’ombres et d’effets 3D (dans la réalité, tout cela n’a pas complètement disparu, mais ces éléments sont bien moins proéminents).

L’interface du logiciel système de l’iPod nano singe celle d’iOS 6 sans qu’il s’agisse d’iOS 6. Apple a mis au point un OS maison que l’entreprise a plus ou moins abandonné, même si la version du « nouvel » iPod nano est plus récente que celle de son prédécesseur (lire : Un firmware plus évolué pour l’iPod nano 2015). Il n’y a cependant aucune nouveauté visible et ces quelques jours passés avec deux modèles (2012 et 2015) n’ont révélé aucune différence particulière.

Toute l’équipe en charge du développement du firmware de l’iPod nano planche désormais au côté de Kevin Lynch pour watchOS. Il est bon qu’Apple emploie ses meilleurs éléments à l’amélioration du système d’exploitation de la montre connectée, mais on aurait aimé un petit effort sur l’interface, ne serait-ce que pour refléter les tendances du design actuel.

Des applications peau de chagrin

On reste toujours aussi limité en termes de personnalisation : il est toujours possible de changer la position des icônes, mais la liste de fonds d’écran est toujours aussi chiche et surtout, on ne pourra pas choisir une photo. Évidemment, les applications de l’App Store ne pourront être installées sur l’appareil. Il reste alors à s’arranger avec la poignée d’applications fournies par Apple…

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Horloge est la seule qui apporte une option intéressante : l’affichage de trois horloges pour trois villes différentes et ce, dès l’allumage du baladeur. On y trouve aussi un chronomètre et un minuteur.

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L’application Vidéo a une utilité très limitée : c’est à peine si on peut regarder un clip sans risquer la conjonctivite, tellement l’écran parait petit (surtout quand, comme moi, on s’est habitué aux grandes dalles des iPad Air et iPhone 6 Plus). L’app Photos a elle aussi peu d’intérêt, un point commun qu’elle partage avec son homologue de l’Apple Watch (on peut toutefois lancer un diaporama). À noter : l'iPod nano est compatible avec l'app Photos d'OS X.

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L’application Fitness a sans doute permis de faire vendre quelques unités d’iPod nano à l’époque. On peut y mesurer le nombre de pas et enregistrer ses performances, que l’on synchronisera ensuite sur son profil Nike+. Avec la prolifération des bracelets, traqueurs d’activité et autres montres connectées (dont l’Apple Watch qui réalise un travail bien plus complet sur ce front), l’app aurait sérieusement besoin d’un coup de frais pour revenir dans la course (c’est le cas de le dire). Il est même toujours possible de jumeler un kit Nike+iPod qui n’est plus commercialisé sur l’Apple Store, même s’il en reste une trace sur le site du constructeur (lire aussi : Le galet Nike+iPod ne court plus sur l'iPhone 6).

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La fonction Radio FM est une exclusivité de l’iPod nano, qu’il ne partage avec aucun autre baladeur, smartphone ou tablette d’Apple. L’application nécessite une connexion à des écouteurs, dont le câble fait office d’antenne. Le logiciel n’est pas mal fichu, les flèches permettent de basculer d’une station à une autre (on peut aussi glisser le curseur avec le doigt). Un système de favoris très pratique est disponible pour marquer ses radios préférées. Pour le coup, voilà bien une fonction où l’iPod nano continue d’en remontrer à ses successeurs, même si les radios IP sont souvent de meilleure qualité. En utilisant des écouteurs dotés d'une télécommande, on activera aussi une app cachée, Dictaphone, qui permet d'enregistrer des mémos vocaux.

Sans surprise, le Bluetooth 4.0 reste lui toujours limité au jumelage avec un casque ou des écouteurs sans fil. Impossible d’y connecter un iPhone (pour l’affichage de notifications, soyons fou), ou pour transférer de petits fichiers depuis un Mac. Notez que le baladeur « monte » sur le bureau du Mac, ce qui le transforme en clé USB qui pourra s’avérer utile ; il s’agit d’une fonction à activer via iTunes.

Le petit maestro de la musique

Comme on l’a dit plus tôt, l’iPod nano permet de transporter sur soi les morceaux préférés de sa bibliothèque musicale. Les 16 Go de stockage (dans les faits, l’espace utile est moindre) seront bien étriqués pour accueillir l’intégralité d’un catalogue patiemment constitué au fil des ans. Alors que l’iPhone, l’iPod touch ou l’iPad ont coupé le cordon depuis bien longtemps, pour utiliser l’iPod nano il faut reprendre les bonnes vieilles habitudes et se connecter à iTunes sur le Mac.

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Assez vite, on retrouve cependant ses marques et la synchronisation se montre véloce, exception faite bien sûr (et hélas) des messages d’erreur concernant les morceaux provenant d’Apple Music et conservés sur le Mac : le service de streaming musical d’Apple est malheureusement incompatible avec ses baladeurs non connectés. C’est d’autant plus dommage que cela signe, à terme, la mort définitive de ces produits. Le support d’Apple Music aurait insufflé du sang neuf et renouvelé l’intérêt pour l’iPod nano, mais telle n’a pas été la décision d’Apple.

Après avoir importé ses morceaux (mais aussi ses podcasts, vidéos et photos), il est temps de sortir faire un tour dehors avec l’appareil. On reprend rapidement goût à l’écoute musicale sans devoir attendre quelques secondes entre chaque morceau, comme Apple Music peut nous l’infliger un peu trop souvent.

Avec son iPod nano, Apple se contente de livrer des écouteurs EarPods sans la télécommande, ce qui pour le prix demandé, est une mesquinerie toujours aussi incompréhensible. Sachez toutefois que les écouteurs équipés de télécommande (comme ceux de l’iPhone) ou les modèles tiers sont compatibles avec le baladeur.

Pour conclure

Cet iPod nano n’était pas le meilleur représentant de sa famille en 2012. Il l’est encore moins en 2015. Le design n’est pas vilain en soi (même si le bouton d’accueil fait très plastique), mais l’absence cruelle de rafraîchissement de l’interface et de nouveautés dans les fonctions ne poussent pas vraiment à l’investissement. Ce d’autant que pour cinquante euros supplémentaires, on peut repartir avec un iPod touch bien plus complet et puissant (et encore plus aujourd’hui avec la nouvelle génération du baladeur iOS).

Enfin, l’absence du support d’Apple Music est un handicap sérieux qui laisse franchement douter de l’intérêt du constructeur dans cette gamme. L’iPod nano est désormais clairement sur une voie de garage et on ne donne pas cher de sa peau d’ici un ou deux ans.

Néanmoins, l’iPod nano est le dernier modèle qui se contente de faire bien la seule chose qui compte pour ses utilisateurs : synchroniser des morceaux depuis iTunes et les écouter sans plus de cérémonie. Pour de nombreuses personnes, c’est là une qualité essentielle qui justifie encore les 189 euros demandés, même si on peut trouver ce prix franchement déraisonnable pour 16 Go seulement de stockage.

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