Après les modèles américains de l’iPhone 14 et de l’iPhone 14 Pro, les modèles européens de l’iPhone 15 et de l’iPhone 15 Pro devraient abandonner la carte nanoSIM au profit d’une puce eSIM. Malgré les efforts d’Apple et des opérateurs, la transition n’a pas été évidente aux États-Unis, et ne s’annonce pas moins délicate de l’autre côté de l’Atlantique. Comment les puces eSIM fonctionnent-elles ? Vont-elles nous simplifier ou nous compliquer la vie ? Et surtout : les opérateurs français sont-ils prêts ? Suivez le guide !
C’est quoi une puce eSIM, déjà ?
Le « module d’identification de l’abonné », ou SIM, prenait historiquement la forme d’une carte à puce. La grande carte SIM (85 × 54 mm) a rapidement laissé place à la petite carte miniSIM (25 × 15 mm), que nous avons utilisée pendant plus de vingt ans, avant que l’iPad ne contribue à populariser les cartes microSIM (15 × 12 mm). Apple a hâté une nouvelle transition en imposant sa proposition d’une carte nanoSIM (12,3 × 8,8 mm), standardisée en 2012 et utilisée depuis l’iPhone 5.
Les SIM modernes ne sont jamais que de minuscules ordinateurs construits autour d’un système ARM SecurCore comprenant un processeur à 25 MHz, 30 Ko de mémoire et quelques centaines de kilooctets de stockage. Placez les mêmes composants dans une petite puce soudée sur la carte-mère, et vous obtenez un « SIM embarqué », notre fameuse eSIM. Cette puce permet de faire l’économie d’un tiroir prenant une place précieuse et menaçant de laisser entrer les poussières et l’humidité.
Apple avait ferraillé contre une partie de l’industrie pour faire standardiser les puces eSIM, mais s’est fait doubler sur le fil par Samsung, qui a précédé les premières Apple Watch cellulaires avec sa Gear S2 Classic de 2016. Les premiers téléphones munis d’une puce eSIM sont arrivés en 2017, mais les modèles ayant complètement abandonné les cartes SIM sont encore rares. L’iPhone 14 et l’iPhone 14 Pro font figure d’exception — mais Apple est toujours allé plus vite que la musique en la matière.
Mais j’ai entendu dire que les puces eSIM devaient bientôt être remplacées !
Tout dépend de la définition de « bientôt ». Les prototypes de puce eSIM mesuraient 6 × 5 mm, mais les modèles actuels mesurent à peinent plus de deux millimètres de côté. Or la carte-mère des appareils mobiles est progressivement vidée, à mesure que les « systèmes sur puce » incorporent les composants logiques. Il ne fait aucun doute que les puces eSIM finiront par être avalées pour devenir des « SIM intégrés » ou iSIM.